Crise au Venezuela – Plus de 200.000 manifestants rassemblés contre Maduro, pour le 50e jour de protestations

Plus de 200.000 personnes ont manifesté samedi au Venezuela pour exiger le départ du président socialiste Nicolas Maduro dont ils dénoncent la “dictature”, au cinquantième jour de la vague d’actions de protestation contre l’héritier d’Hugo Chavez. A Caracas, ils étaient plus de 160.000, selon l’opposition, à tenter d’atteindre le ministère de l’Intérieur, sous les tirs de grenades lacrymogènes des forces de l’ordre. A San Cristobal, dans l’Etat de Tachira (ouest), frontalier de la Colombie, ils étaient plus de 40.000 à défiler, selon une estimation de l’AFP, malgré une situation tendue après le déploiement de 2.600 militaires consécutif à une série de pillages et d’attaques contre des installations de la police et de l’armée.
Il s’agissait samedi du “50e jour de résistance”. Le 19 avril, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans les rues du pays.
Selon le dernier bilan du parquet, les incidents qui se produisent désormais quasi quotidiennement ont fait 47 morts. D’après l’ONG Foro Penal, on compte aussi des centaines de blessés, quelque 2.200 personnes interpellées et au moins 161 incarcérées sur ordre des tribunaux militaires.
Le chef de l’opposition Henrique Capriles, qui a assuré que les autorités l’avaient empêché jeudi de quitter son pays pour les Etats-Unis, a annoncé qu’un de ses avocats avait remis vendredi à New York un rapport sur la crise au Venezuela au Haut commissaire de l’ONU aux droits de l’Homme, Zeid Ra’ad Al Hussein. Selon les sondages, sept Vénézuéliens sur dix souhaitent le départ du président Maduro, une profonde crise économique et sociale attisant la colère populaire.
Nicolas Maduro devait recevoir pour sa part samedi au Palais présidentiel quelque 2.000 salariés du secteur alimentaire qui, vêtus de rouge, ont défilé dans un autre quartier de la ville en dansant et chantant pour soutenir son projet d’assemblée constituante. Mais ils n’ont finalement pas rencontré le président à la fin de leur marche.