Jean-Michel Jarre, la musique comme contre-pouvoir

Après 40 ans de carrière, Jean-Michel Jarre donne samedi son premier vrai concert à New York (nord-est), avec l’espoir que sa musique agisse comme un “contre-pouvoir émotionnel” à l’heure des attentats en Europe et de la présidence Trump aux Etats-Unis. Ce concert au célèbre Radio City Music Hall, une salle de 6.000 places, devrait être un temps fort de la première tournée américaine de ce Parisien de 68 ans, qui fut l’un des premiers à populariser la musique électronique.

Jusqu’ici, Jean-Michel Jarre n’avait à son actif américain qu’un concert à Houston, au Texas (sud), en avril 1986, un de ces concerts géants qui ont fait sa réputation puisqu’il avait réuni plus d’un million de personnes.

Cette fois, sa tournée qui s’achève le 27 mai lui fera traverser le pays, de Boston (est) à Los Angeles (ouest).

Pourquoi avoir attendu si longtemps? “J’ai eu une relation difficile avec mon père”, le célèbre compositeur de musique pour films Maurice Jarre, dit-il. “Il a vécu aux Etats-Unis pendant 60 ans, à Los Angeles, et ça a été difficile pour moi d’aller en Californie parce que je considérais que c’était le territoire de mon père”.
Mais depuis sa mort en 2009, “je n’ai plus de problème avec l’Amérique, j’ai le sentiment en venant ici de continuer ce qu’il faisait. Etrangement maintenant, ici je me sens un peu chez moi”.

Musicien engagé, pro-européen et anti-Trump, l’auteur il y a 40 ans d’un premier “Oxygène” au succès planétaire espère que cette tournée permettra de “faire en sorte que la musique puisse apporter de l’oxygène, sans jeu de mots, et être en partie un contre-pouvoir émotionnel”.

Lui qui a enregistré l’an dernier à Moscou pour son album “Electronica 2” une chanson avec Edward Snowden – un “lanceur d’alerte” qu’il faut “protéger” – estime que la musique électronique, plus que d’autres, peut faire “sentir le côté sombre ou le côté ambigu des technologies actuelles”.

Dans ce contexte, ce Parisien se félicite de l’élection du nouveau président français Emmanuel Macron, porteuse d’espoir selon lui après le Brexit et la victoire de Donald Trump aux Etats-Unis.