Stage du Team Belgium de Lanzarote – Les Belgian Tornados pensent pouvoir courir en 2:57, leur coach songe déjà à l'après-2020

“On fait un chrono incroyable (2:58.52), vraiment”, rappelle Jacques Borlée le coach des malheureux Belgians Tornados (le relais 4X400m ), grands malchanceux des Jeux de Rio (au même titre qu’Evi Van Acker ou Thomas Pieters) qui ont terminé à 3/100es de secondes du podium. “Et ce qui est formidable c’est qu’ils disent tous ‘oui, mais on peut faire 2:57’. Tandis qu’avant c’est moi qui disait ‘on peut faire 2:58′ et ils n’étaient pas tous convaincus.” “Je suis certain qu’on peut aller plus vite qu’à Rio” estime Kevin Borlée. “Si c’est le cas, cela va payer dans les championnats et peut-être à Tokyo en 2020.”
Il ne faut plus chercher la raison de la poursuite de la carrière de Kevin et Jonathan Borlée. Huit années au sommet de leur discipline, le 400 m, n’auront pas eu raison de l’enthousiasme des plus célèbres jumeaux de l’athlé national.
“Pour repartir, pour quatre ans sans se blesser et en performant , il faut prendre le temps de revenir, se ressourcer un maximum. On ne reprendra à fond la tête dans le guidon”, reconnaît Jonathan qui avoue une lassitude physique mais aussi mentale. “On va revenir progressivement, ne pas mettre de charge énorme tout de suite, être plus modérés dans la quantité (d’efforts) au début, jusqu’à la saison d’été.”
Un choix d’autant plus judicieux, que Kevin n’est pas encore totalement remis de sa boursite (inflammation de la gaine du tendon d’Achille) qui l’a handicapé tout l’été, l’empêchant de s’entraîner réellement. “C’est résolu à 90%. Si on veut repartir pour 4 ans, il faut veiller que ce soit à totalement résolu. Je ne prendrai aucun risque que cela devienne chronique.”
Dylan, le cadet de la famille, est dans un autre cas de figure. Il a déjà repris l’entraînement sur la piste. “Je veux aller à fond mais aussi éviter les blessures. La prochaine étape est de se rapprocher des 44 secondes et du plus haut niveau (son PB est de 45.57 en 2015). Il faut beaucoup de travail pour y arriver.”
“Ils peuvent battre leur record au cours de ces quatre prochaines années et il faut qu’on trouve l’énergie pour battre ce record”, estime leur père et coach. “Cela dépendra de ce qu’on mettra en place avec la fédération, l’Adeps et le comité olympique. Comment faire pour être dans en pleine tranquillité, ce qui n’est pas toujours évident dans le système francophone.”
“On a déjà discuté du projet Tornados au-delà de 2020, parce qu’il y a des jeunes qui arrivent. Ce serait fantastique d’aller au-delà de Kevin et Jonathan après 2020. Peut-être qu’ils continueront encore deux ans si on a les championnats d’Europe en 2022. Je travaille intensément à un projet de stade et il avance dans la bonne direction. Je suis assez optimiste.”
Concrètement, Jacques Borlée souhaite disposer d’un “team qui travaille pour l’athlète, qui puisse travailler dans le calme et la sérénité, aller vers une ambition phénoménale mais définie dans une mission commune, aller dans l’innovation mais avec le moins de surprise possible, grâce à une définition extrême pour tranquilliser tout le monde. Pour moi, ce serait un challenge absolument exceptionnel de créer un projet qui tienne dans le temps par sa méthodologie.”
En terme d’innovation, Jacques Borlée va lancer un projet pour éviter la répétition des soucis aux ischio-jambiers apparus la saison dernière dans le groupe. “Je vais travailler avec le professeur Jean-Louis Croisier (unité de kinésithérapie générale) à Liège sur la mise en place du projet concernant la fragilisation des ischios. Celle-ci était apparue du fait qu’on avait augmenté en puissance (musculaire, ndlr) de manière importante. On n’a pas su maîtriser cette augmentation de puissance. Ce programme sera présenté à mes enfants le 21 novembre.”
Ils s’envoleront ensuite pour l’Australie. Le programme de leur saison n’est pas encore tout à fait défini. Si les World Relays aux Bahamas (22-23 avril à Nassau)) y figureront ce sont bien évidemment les Mondiaux de Londres (4-13 août) qui en constitueront le sommet.

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11 novembre 2016 - 20h35