Unia ouvre un nombre croissant de dossiers pour discrimination liée à l'âge

Unia ouvre de plus en plus de dossiers à la suite d’un signalement pour une discrimination liée à l’âge, rapporte lundi le centre interfédéral pour l’égalité des chances. Pour contrer les préjugés, l’institution lance une campagne de sensibilisation au ton ironique. Sur le marché de l’emploi, il est illégal d’exclure un candidat potentiel en fonction de son âge, rappelle Unia. Mais les jeunes et les personnes de plus de 45 ans sont régulièrement confrontés à des préjugés, les jeunes étant d’emblée considérés comme trop paresseux et les plus âgés dépassés par les nouvelles technologies, par exemple.
Sur les huit premiers mois de 2016, Unia a ouvert 74 dossiers à la suite d’un signalement pour une discrimination sur la base de l’âge. Ce chiffre constitue une hausse de 60% par rapport à l’ensemble de l’année 2015.
Parmi ces dossiers, près de six sur 10 concernent des plus de 45 ans. Outre leurs préjugés, les employeurs avancent souvent des arguments liés aux coûts salariaux.
“Choisir de retenir tel ou tel candidat en fonction de son âge et non plus de ses compétences, c’est envoyer un très mauvais message à la société”, s’inquiète Patrick Charlier, directeur d’Unia. Les discriminations liées à l’âge sont rarement prises au sérieux, constate-t-il. Or “nous devons tous garder à l’esprit que le vieillissement de la population est une réalité en Europe. Si cette partie croissante de la population fait face à un risque important de discrimination sur le lieu de travail, alors nous sommes confrontés à un réel problème social”.
L’institution a lancé une campagne ciblant spécifiquement les acteurs clés de l’emploi, les organisations syndicales, les secteurs liés aux plus de 50 ans ou à la jeunesse. Le matériel de sensibilisation se compose d’affiches et bannières qui se moquent des clichés sur l’âge.

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26 septembre 2016 - 05h40