Conflit en Syrie – Convoi humanitaire frappé: Washington met en garde Moscou après la fin de la trève

Les Etats-Unis ont mis en garde la Russie lundi soir après des frappes aériennes à l’ouest d’Alep en Syrie qui ont tué 12 travailleurs humanitaires et chauffeurs de camions et qui risquent d’annihiler tous les efforts de paix pour régler ce conflit. Au total, au moins 36 civils ont été tués dans cette ville martyre du nord de la Syrie et sa province lors de “raids intensifs” dans la soirée, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), quelques heures après l’annonce par l’armée de Damas de la “fin” de la trêve des combats qui avait été décidée le 9 septembre par un accord entre les Etats-Unis et la Russie.
“Scandalisés”, les Etats-Unis “soulèveront la question directement auprès de la Russie”, a tonné le porte-parole du département d’Etat John Kirby, en marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York où se trouvent le président Barack Obama, son secrétaire d’Etat John Kerry et le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
“Au regard de la violation flagrante de la cessation des hostilités, nous allons réexaminer les perspectives de coopération avec la Russie”, a encore prévenu M. Kirby en allusion à l’hypothétique collaboration militaire qui était prévue dans l’accord américano-russe de Genève.
Mais la trêve instaurée le lundi 12 septembre en Syrie et qui devait tenir sept jours consécutifs a visiblement volé en éclats ce lundi.
“Cela a été une journée difficile en Syrie et je crois que ça soulève de très graves questions quant à la capacité des Russes à remplir leurs engagements”, avait reconnu un peu plus tôt un diplomate américain auprès de quelques journalistes.
Lundi, l’armée du régime de Bachar al-Assad avait annoncé “la fin du gel des combats” initié une semaine plus tôt. Quelques heures après cette annonce, le raid aérien a frappé ce convoi humanitaire.
Le président français François Hollande entend lancer mardi à la tribune de l’Assemblée générale des Nations unies un nouvel appel à une trêve en Syrie après la rupture de celle qui avait débuté le 12 septembre.
“J’appellerai devant les Nations unies à ce que nous puissions trouver de nouveau les conditions d’une trêve pour permettre l’accès humanitaire et mettre en place une transition politique”, a déclaré le chef de l’Etat français peu après son arrivée à New York.
“Je constate que l’inaction coupable de la de la communauté internationale a produit un désastre, 400.000 morts”, a une nouvelle fois dénoncé François Hollande.

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20 septembre 2016 - 05h35