Grèce – Johan Van Overtveldt se montre sceptique

Le ministre des Finances Johan Van Overtveldt a dit vendredi ne pas bien voir comment la demande du Fonds monétaire international (FMI) de nouvelles mesures d’urgence en Grèce pourrait s’accommoder de l’opposition du gouvernement à Athènes. Il a mis en garde contre un possible blocage dans l’exécution du programme d’aide. M. Van Overtveldt (N-VA) a pris part vendredi à la réunion des ministres des Finances de la zone euro, à Amsterdam, qui a approuvé la demande du FMI pour que la Grèce mette en place des “mesures d’urgence” activables si les objectifs de son programme de réformes et d’assainissement venaient à être menacés.
Ces mesures supplémentaires pourraient être employées pour parvenir à l’objectif d’excédent primaire de 3,5% du PIB que la république hellénique doit atteindre en 2018.
Mais le ministre grec Euclide Tsakalotos a immédiatement prévenu que la législation grecque n’offrait pas de marge de manœuvre pour de telles mesures.
“Cela signifie que M. Tsakalotos y voit un problème politique, qui a trait notamment à la très étroite majorité dont dispose le gouvernement au parlement”, a commenté M. Van Overtveldt, interrogé par Belga.
“Pour M. Tsakalotos, des mesures d’urgence généreront de l’incertitude, mais ça n’a pas vraiment de sens. Quand on s’engage à diriger, on peut s’écarter du chemin préétabli. L’effet ainsi créé est précisément d’augmenter la crédibilité du paquet de mesures, et non de l’affaiblir”, selon M. Van Overtveldt.
Selon lui, il faudra vérifier à quel point le FMI maintient son point de vue selon lequel les mesures d’urgence doivent être au préalable approuvées au parlement, et pourraient entrer en vigueur automatiquement. “Il pourrait y avoir un os”, selon le ministre des Finances.
Le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem organisera mercredi une nouvelle concertation avec les institutions, et une nouvelle réunion de l’Eurogroupe pourrait se tenir jeudi.
Les ministres se sont aussi montrés disposés à aborder le débat sur la soutenabilité de la dette grecque. Mais Johan Van Overtveldt fait observer que la maturité de la dette grecque est déjà fort longue et le taux d’intérêt très bas. “La Grèce doit rapidement mettre en œuvre des réformes, de sorte qu’elle puisse renouer avec la croissance. Un pays en croissance peut beaucoup mieux maîtriser la problématique de sa dette.”
A ses yeux, allonger encore les échéances ou baisser davantage le taux n’a que peu de sens, car un allègement de la dette équivaudrait quasi inévitablement à un abandon (partiel), ce qui pousserait des pays comme le Portugal à solliciter le même genre de chose.