Leisterh a entamé une série de consultations: où en est-on dans la formation du gouvernement bruxellois?

David Leisterh, la tête de liste bruxelloise du MR, sorti vainqueur des élections dimanche dernier, a entamé mercredi un premier tour de consultations parmi les formations francophones de l’échiquier “pour la formation d’un futur gouvernement dans les meilleurs délais”, a-t-on indiqué son entourage. Après les formations politiques, un certain nombre d’acteurs de la société civile seront aussi sollicités.  “Seul le PTB ne recevra pas d’invitation”, a-t-on ajouté de même source. Dans l’intervalle, “David Leisterh gardera une certaine retenue médiatique pour préserver au mieux toutes les chances de réussite de sa mission”, a-t-on fait savoir.

■ Les dernières informations avec Lisa Saint-Ghislain

 

“Ils ont divisé pour mieux régner. Hé bien qu’ils règnent maintenant…”

Ce mercredi matin, la ministre du Climat Zakia Khattabi qui était tête de liste des écologistes francophones dans la capitale aux dernières régionales, a indiqué qu’Ecolo ne monterait pas dans une majorité bruxelloise. “Ecolo a enregistré son score le plus bas. Je ne vois pas dans quel scénario on ne respecterait pas le signal de l’électeur”, a commenté Mme Khattabi au micro de Matin Première (RTBF).

Cible privilégiée des libéraux durant la campagne électorale, Ecolo n’entend pas à présent jouer la “variable d’ajustement” qui permettra au MR de monter au pouvoir dans la capitale, a-t-elle ajouté. “La campagne a été dure. Les deux grands partis ont clivé. Ils ont divisé pour mieux régner. Hé bien qu’ils règnent maintenant…”.

Sur notre antenne, Yvan Verougstraete, élu à l’Europe pour Les Engagés, a appelé à l’humilité et la patience. “Bruxelles a besoin de réforme et j’en appelle aux femmes et aux hommes d’Etat. On a une responsabilité même quand on a perdu. Nous devons agir avec calme et sérénité. Les écologistes sont des gens responsables. S’il y a un projet novateur, ils pourraient changer d’avis. Tout le monde doit agir avec calme et sérénité dans la victoire comme dans la défaite”

Dimanche, le MR est redevenu le premier parti francophone dans la Région bruxelloise, lui offrant ainsi la main pour mener des négociations pour la constitution d’une nouvelle majorité régionale. Les Engagés, avec qui les libéraux sont à présent fiancés pour former un nouveau gouvernement wallon et à la Fédération Wallonie-Bruxelles, ont également réalisé une belle progression à Bruxelles. Les deux partis n’ont toutefois pas un nombre suffisant de sièges pour gouverner juste à deux du côté francophone à Bruxelles.

Un troisième partenaire francophone est dès lors indispensable pour constituer une nouvelle majorité. Du côté francophone, il est nécessaire d’avoir 37 sièges pour former une majorité. “Cela va être assez compliqué, car il y a déjà le binôme formé avec le MR et les Engagés, nous expliquait ce matin le politologue Romain Biesemans. A eux deux, ils obtiennent 28 sièges donc ils doivent en trouver 9 de plus. DéFi et Ecolo ont perdu et n’ont plus de capitaine à bord. Cela serait étonnant de les voir monter dans un gouvernement.”

Lundi, le PS a annoncé choisir l’opposition partout vu son reflux électoral, mais sans vraiment fermer complètement la porte non plus à des discussions à Bruxelles. Les socialistes n’ont toutefois pas l’intention de “brader leur programme”, ont-ils averti.

Si ce n’est avec le PS, une autre solution pour le MR et les Engagés aurait pu être de former une majorité bruxelloise avec DéFI et Ecolo, les deux grands perdants des élections de dimanche. Après les déclarations de Zakia Khattabi, le président démissionnaire de DéFI François De Smet, a de son côté, affirmé que le parti amarante opte pour l’opposition à tous les niveaux de pouvoir: “Oui, ça me parait évident“, d’autant que “les résultats sont clairs cette fois-ci“.