Ahmed Laaouej : “Georges-Louis Bouchez demande à chacun de marcher comme il siffle”

Ahmed Laaouej, tête de liste à Bruxelles des socialistes, s’en est pris à Georges-Louis Bouchez, le président du MR.

Avec les résultats électoraux d’hier, libéraux et socialistes vont se mettre à table dans les prochains jours pour essayer de former une majorité à la région bruxelloise. Sur notre plateau ce matin, David Leisterh (MR) et Ahmed Laaouej (PS) ne disaient pas autre chose, évoquant un échange “hier en début de soirée”, comme l’a reconnu le chef de file libéral, tandis que son interlocuteur soulignant les relations courtoises “entre les politiques bruxellois”.

Il a, cependant, voulu mettre en garde contre le comportement de Georges-Louis Bouchez. “À ce stade, il n’y a strictement rien qui est fait”, a-t-il expliqué avec un sourire. “Je le dis avec un peu de sourire, parce que j’entends les déclarations tonitruantes du président du MR chez vos confrères de la Première (et BEL RTL, ndlr). Je pense que chaque fois que ce monsieur s’exprime, il rend la tâche de monsieur Leisterh plus compliquée. Ce serait bien que chacune et chacun aient un peu de retenue. J’ai cru comprendre qu’il demandait à chacun de marcher comme il siffle. Il est hors de question, pour ce qui nous concerne, de renoncer à ce que sont nos priorités. Nous n’avons pas de leçon à recevoir de quelqu’un incapable de condamner les propos racistes de l’un de ses ministres”.

Ahmed Laaouej faisant allusion aux propos de Pierre-Yves Jeholet à l’encontre de Nabil Boukili sur le plateau de RTL info.

La gauche “clairement sanctionnée”

Ce matin, Georges-Louis Bouchez s’est félicité du choix “très clair des électeurs” pour le centre-droit. “Nous avons été capables de proposer les réformes dont les concitoyens ont besoin”, a-t-il déclaré dans une interview matinale sur Bel RTL.

La gauche a clairement été sanctionnée, a pointé le leader des libéraux francophones, qui s’imposent tant en Wallonie qu’à Bruxelles. Tous les partis de gauche régressent, c’est une chute claire en Wallonie, ce qui est “historique” pour le PS, salue surtout le président du MR. “Que ce soit nous ou les Engagés, c’est un choix très clair pour le centre-droit”.

Interrogé sur ses objectifs pour les négociations gouvernementales à venir, M. Bouchez affirme “n’exclure personne”. “Il faut écouter tout le monde, mais le premier à écouter, c’est l’électeur”, ajoute-t-il, soulignant le caractère “inédit” des résultats électoraux. Sondé sur ses ambitions pour prétendre au poste de ministre-président wallon, M. Bouchez annonce encore que “le MR prendra sa responsabilité”, mais qu’il doit d’abord “discuter avec les autres formations”.

Quant à un rapprochement avec les nationalistes flamands de Bart De Wever, dont le parti est victorieux en Flandre, il note qu’il y a beaucoup de “proximité” entre le MR et la N-VA, notamment en termes de sécurité et d’immigration. Si les deux partis “ont la priorité” de chaque côté de la frontière linguistique, il rappelle qu’au niveau fédéral, il appartient au roi d’entamer les consultations royales et de désigner un informateur.

À la question de savoir si le président du MR serait prêt à aider son homologue à la N-VA, M. Bouchez répond: “je ne vais pas aider Bart De Wever comme on aide un ami à déménager”. Il se dit cependant prêt à discuter d’un Etat plus efficace, mais questionné sur la réforme de l’Etat, il note surtout que “la plus belle réforme de l’Etat, ce sont les électeurs qui l’ont fait: car pour la première fois, la gauche n’est pas dominante et est contournable”.

BX1, avec Belga