Varsovie affirme respecter la liberté et le pluralisme des médias

Varsovie a répondu vendredi aux inquiétudes de la Commission européenne concernant le statut des médias, affirmant que “la Pologne reconnaît pleinement la liberté et le pluralisme des médias, qu’elle considère comme un élément clé d’une société pluraliste”. Cette déclaration figure dans la réponse du ministère polonais des Affaires étrangères à une lettre du vice-président de la Commission Frans Timmermans, qui avait appelé les ministres polonais de la Justice et des Affaires étrangères à stopper les travaux sur une nouvelle version de la loi sur la radio et la télévision publiques.

Elle a coïncidé avec l’annonce de la nomination à la tête de la télévision publique de M. Jacek Kurski, journaliste et ancien député et député européen du parti Droit et Justice (PiS), au pouvoir depuis deux mois. La présidence de la radio publique a été offerte à Barbara Stanislawczyk, journaliste et femme de lettres.

Objet également d’autres mises en garde européennes, la loi sur les médias avait été adoptée par les deux chambres du parlement polonais, où le parti conservateur Droit et Justice a la majorité absolue, et signée jeudi par le président Andrzej Duda.

M. Timmermans avait probablement “reçu des informations trompeuses et partiales à l’égard du gouvernement polonais”, indique le sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Aleksander Stepkowski, dont la lettre est citée sur la page internet de son ministère.

“Il n’y a pas, dans le droit européen, de dispositions qui imposeraient qu’on reconnaisse à l’organe régulateur du marché des médias des compétences en matière de composition des directions des médias publics”, souligne M. Stepkowski.

La nouvelle loi transfère au ministre du Trésor la compétence de nommer les chefs des médias publics, jusqu’à présent désignés par le Conseil national de l’audiovisuel. C’est cette disposition qui a suscité le plus de critiques, ses adversaires jugeant qu’elle place les médias sous le contrôle du gouvernement.

Toujours dans le contexte des interrogations européennes sur l’évolution de l’Etat de droit en Pologne, le secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes Konrad Szymanski, a rencontré la représentante de la Commission européenne à Varsovie, Marzenna Guz-Vetter, pour évoquer le besoin de garantir une bonne communication, selon un communiqué des Affaires étrangères.

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08 janvier 2016 - 16h47