Uruguay : le registre des consommateurs de cannabis ouvert fin juillet

L’Uruguay ouvrira fin juillet le registre des consommateurs de cannabis, dans le cadre de sa loi pionnière qui autorise la vente de cette drogue douce en pharmacies, a-t-on appris mercredi de sources officielles. Ce registre est un élément-clé de la loi polémique et unique au monde adoptée par le pays sud-américain en décembre 2013, permettant à l’État d’octroyer des licences de production de cannabis, destiné à être commercialisé pour un usage récréatif.
Ceux souhaitant en acheter devront au préalable s’enregistrer et auront le droit à 40 grammes maximum par mois.
Plusieurs entreprises privées, sélectionnées par appel d’offres, produisent actuellement la drogue douce sur des terrains publics surveillés par l’Etat, en vue de leur prochaine distribution légale.
La marijuana “est déjà en train d’être récoltée et séchée”, ont indiqué à l’AFP des sources du gouvernement sous couvert d’anonymat. La vente au public, contrôlée par enregistrement de l’empreinte digitale, devrait démarrer mi-août, selon les mêmes sources.
Le gouvernement, qui envisageait au départ une vente exclusive en pharmacies, n’écarte plus désormais de proposer aussi cette drogue dans d’autres locaux comme des supermarchés.
Fin octobre, les autorités uruguayennes avaient dit qu’elles souhaitaient produire six à dix tonnes de cannabis par an.
Le gouvernement de gauche tablait alors sur “un marché de 160.000 Uruguayens consommateurs fréquents ou réguliers” dans un pays de trois millions d’habitants, avec un tarif de 1,40 dollar le gramme.
La vente de cannabis à usage récréatif en pharmacies est le troisième volet, longtemps repoussé, de la loi votée en Uruguay, dont les deux premiers – la culture de cannabis pour la consommation personnelle ou au sein d’un club – ont déjà été mis en pratique.
Seuls les consommateurs enregistrés pourront acheter la drogue en pharmacie, et pour s’enregistrer il faut être Uruguayen ou résider en Uruguay depuis au moins deux ans, un dispositif qui exclut donc les touristes étrangers.
L’Etat percevra 10 à 13% des recettes issues des ventes, plus le prix des licences payé par les entreprises productrices.

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07 juillet 2016 - 01h30