Soupçons d'homicides dans les décès de milliers d'Amérindiennes au Canada

La ministre canadienne des Affaires autochtones a accusé mardi la police d’avoir peut-être bâclé des milliers d’enquêtes sur d’éventuels homicides de femmes autochtones qui ont été classés, selon leurs proches, comme des suicides, des morts accidentelles ou naturelles. La police fédérale a identifié 1.049 meurtres de femmes autochtones et 172 disparitions dans les trois dernières décennies dans un rapport publié en 2014 et mis à jour l’an dernier.
“La tragédie est tellement plus large” que celle décrite dans ce rapport, a déclaré la ministre Carolyn Bennett sur la foi de conversations qu’elle a eues avec des proches des victimes en prévision de l’enquête publique nationale lancée par le gouvernement libéral.
Un groupe de femmes a avancé le chiffre de 4.000 femmes assassinées ou disparues. “C’est certain que des familles demandent des réouvertures d’enquêtes”, a dit Mme Bennett.
Les familles se sont plaintes d’une “application inégale de la justice” selon que “la victime est autochtone ou non”, a-t-elle poursuivi. Elle a donné l’exemple d’une femme abattue d’une balle dans la nuque et d’une autre décédée alors que ses mains étaient ligotées derrière son dos.
Ces deux morts suspectes ont été classées comme des suicides, a-t-elle souligné.
Le Premier ministre libéral Justin Trudeau a fait du rapprochement avec les 1,4 million d’autochtones du pays une des grandes priorités de son gouvernement. Le précédent gouvernement conservateur avait refusé d’ouvrir une enquête sur le sujet, voyant dans le nombre disproportionné de femmes autochtones assassinées ou disparues un phénomène de violence conjugale.

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16 février 2016 - 23h45