Restrictions d'accès au territoire US – Le décret migratoire de Trump entre en vigueur

Qui sera admis, qui sera refoulé? Les nouvelles restrictions d’entrée aux Etats-Unis prévues par le décret anti-immigration de Donald Trump sont entrées en vigueur jeudi soir, les voyageurs des pays concernés et les associations de réfugiés s’inquiétant d’un risque d’arbitraire. Le décret a officiellement pris effet jeudi à 20H00 (heure de Washington, vendredi 02H00 HB), à la suite de sa ré-instauration partielle décidée par la Cour suprême après des mois de contentieux devant les tribunaux. Le dispositif censé prévenir l’arrivée de “terroristes étrangers” interdit temporairement l’entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de six pays musulmans (Syrie, Libye, Iran, Soudan, Somalie et Yémen), ainsi qu’aux réfugiés du monde entier. Mais sa portée a été limitée par les hauts magistrats: le texte exempte quiconque pouvant justifier d’une “relation valable avec une personne ou une entité aux Etats-Unis”.
Ainsi, quelqu’un venant rendre visite à un membre de sa “famille proche” sera admis. Tout comme le sera un étudiant intégrant une université américaine ou un salarié recruté par une entreprise locale.
Dans un câble adressé aux ambassades américaines et dans une conférence téléphonique ouverte à la presse jeudi, des responsables gouvernementaux ont tenté de rassurer et d’apporter des clarifications.
La notion de “famille proche” regroupe “les parents (y compris les beaux-parents), les époux, enfants, fils ou fille adultes, gendres, belles-filles et membres de la fratrie, qu’il s’agisse de frères et sœurs entiers ou de demi-frères et demi-soeurs”, a précisé le télégramme diplomatique. Sont donc exclus les grands-parents, petits-enfants, oncles et tantes, neveux et nièces, cousins, fiancés, beaux-frères et belles-soeurs.
La “relation valable” doit selon l’administration être “formelle, documentée et avoir été établie dans des circonstances ordinaires plutôt que dans l’objectif d’échapper au décret”.
Le tri s’effectuera au niveau des ambassades à l’étranger et le gouvernement s’attendait à un impact limité sur le sol américain. Mais, dans certains aéroports, on était dans l’expectative. Les autorités américaines ne veulent pas voir se reproduire le chaos qu’avait causé le 27 janvier la mise en œuvre d’une première version du décret migratoire.
Celui-ci avait déclenché des réactions outrées tout autour de la planète, tandis que les aéroports américains avaient été les théâtres de vastes manifestations spontanées, des arrivants s’étant retrouvés brutalement détenus et menacés d’expulsion.

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30 juin 2017 - 03h45