Procès Bernard Wesphael – Des experts ont été désignés après la rédaction de l'acte d'accusation

Un nouveau bras de fer a opposé mardi midi Alain Lescrenier, l’avocat général, à Me Mayence, l’avocat de la défense, lors du sixième jour du procès de Bernard Wesphael devant la cour d’assises du Hainaut. Me Mayence regrette que seule l’expertise du psychiatre désigné par le juge d’instruction figure dans l’acte d’accusation rédigé par l’avocat général. La défense regrette également que cet acte d’accusation fut distribué à la presse, une semaine avant le procès. Pour la défense, “il est clair et net que la méthode utilisée par l’expert Hellebuyck (désigné par l’instruction) est inadéquate”. Me Mayence a d’ailleurs remercié le président de la cour d’assises d’avoir désigné un collège d’experts, en plus de la contre-expertise demandée par l’accusé. “Vu que cela engendre des frais, on se limite souvent à un seul rapport d’expertise. Ici, nous avons la chance d’avoir plusieurs avis”, dit-il en insinuant que si les juges ne devaient se baser que sur les rapports d’expertise demandés par l’instruction, son client n’aurait aucune chance de s’en sortir.
Pour rappel, les expertises médico-légales présentées jeudi dernier à la cour, n’arrivaient pas aux mêmes conclusions sur la mort de Véronique Pirotton. Pour les experts désignés par le juge, il s’agissait d’une mort violente avec l’intervention d’un tiers alors que pour les conseillers techniques de la défense, il s’agissait d’une intoxication alcoolo-médicamenteuse.
L’avocat général a répondu à Me Mayence qu’il avait rédigé son acte d’accusation en fonction de la date du procès, prévue initialement en février 2016. “Mon acte d’accusation devait être rédigé avant ces contre-expertises, qui ont eu lieu en 2015 et 2016. C’est la raison pour laquelle aucun de ces éléments n’entrent dans ce dossier car l’instruction a été clôturée le 15 mai 2015”.
Me Mayence regrette amèrement que l’expertise du docteur Hellebuyck s’est retrouvée dans la presse, il y a une semaine, après la distribution de l’acte d’accusation aux journalistes, lors d’une réunion préliminaire organisée par le parquet général. “On y traite mon client de tous les noms”, estime l’avocat.
Me Mayence a donc rédigé un acte de défense qui a répondu à chaque argument de l’accusation. Accusé d’avoir tué Véronique Pirotton dans la chambre 602 de l’hôtel Mondo à Ostende, Bernard Wesphael conteste l’accusation, arguant que son épouse a mis fin à ses jours.

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27 septembre 2016 - 15h15