Pologne: démission soudaine de plusieurs généraux

Plusieurs généraux polonais occupant des postes importants ont soudainement démissionné, une décision condamnée vendredi par le gouvernement conservateur, à quelques mois de grandes manoeuvres de l’Otan en Pologne et du sommet de l’Alliance prévu pour juillet à Varsovie. “Cinq généraux ont présenté leur démission ces derniers jours”, a confirmé Szczepan Gluszczak, porte-parole du commandement général des trois armes, sans préciser leur nom ni leurs fonctions.
En l’absence d’une annonce officielle, les médias citent parmi les démissionnaires le chef d’état-major du Commandement général (distinct du Commandement opérationnel), le général Ireneusz Bartniak, ainsi que des commandants de l’armée de terre, de la marine, des forces blindées et aéroportées de la même structure.
Les raisons de leur départ ne sont pas claires, mais le vice-ministre de la Défense Bartosz Kownacki a offert un début d’explication en critiquant les généraux en question.
“L’armée et l’image de la Pologne sont plus importantes même que des jugements politiques”, a-t-il déclaré. “Nous avons devant nous (les manoeuvres) Anaconda et le sommet de l’Otan à Varsovie, et voici des commandants de navires qui fuient leur bâtiment”, a regretté M. Kownacki cité par l’agence de presse PAP.
Anaconda-16 doit réunir en juin en Pologne 25.000 soldats de l’Otan.
Selon l’ancien ministre de la Défense Tomasz Siemoniak (Plateforme civique, opposition), “ce n’est qu’un début d’avalanche. L’ambiance est très mauvaise” dans l’armée.
Les médias soupçonnent qu’il pourrait s’agir notamment d’une réaction à l’intention affichée du nouveau ministre de la Défense Antoni Macierewicz, un promoteur acharné de la lutte contre toute trace de l’époque communiste, de barrer la route aux militaires s’étant engagés dans l’armée avant la chute du communisme en 1989, et surtout à ceux qui avaient été formés en Union soviétique.
M. Macierewicz, bras doit du leader des conservateurs polonais Jaroslaw Kaczynski, est aussi partisan de la thèse d’un attentat russe à l’origine du crash de Smolensk en Russie dans lequel ont péri en 2010 le président Lech Kaczynski et toute la délégation polonaise.

Partager l'article

04 mars 2016 - 22h45