Philippines: des propos pro-viol du président Duterte justifiés comme une "bravade"

Le président philippin fait à nouveau l’objet de critiques après avoir tenus des propos pro-viol à l’armée, justifiés comme une “plaisanterie”. Rodrigo Duterte a récemment imposé la loi martiale dans le sud de l’archipel asiatique. L’homme fort des Philippines a mis en oeuvre ce régime d’exception dans la région de Mindanao au sud du pays pour y contrer les islamistes. Visitant un camp militaire, il a “plaisanté” avec les soldats en affirmant qu’ils étaient autorisés à violer jusqu’à trois femmes.
“Je serai emprisonné pour vous. Si vous en violez trois, je dirais que je l’ai fait. Mais si vous en marriez quatre, fils de pute vous serez battus”, sont les mots du président Duterte, cités samedi par la BBC.
Le porte-parole du président, Ernesto Abella, a affirmé samedi que M. Duterte avait eu recours à une “bravade” pour témoigner de son plein soutien aux hommes et femmes en uniformes, et de sa “complète responsabilité pour leurs actions.”
L’ONG de défense des droits de l’homme Human Right Watch a toutefois vivement condamné le language du président philippin, déjà critiqué pour la répression sanglante du trafic de drogues qu’il applique dans l’archipel.
“Les derniers commentaires pro-viol du président Duterte envoient le message terrifiant que le personnel militaire à Mindanao peut commettre les pires crimes sans être tenu responsable”, a déploré Phelim Kine, directeur adjoint de la section asiatique de l’ONG.
Ses propos “confirment les pires craintes des activistes à savoir que le gouvernement de Duterte ne va pas seulement fermer les yeux sur de possibles abus militaires à Mindanao, mais les encourage peut être activement.”