"Passengers", ou la vraie science du voyage dans l'espace lointain

De “Passengers” à “Alien” en passant par “Interstellar”, les films hollywoodiens de science-fiction font depuis longtemps appel au concept d’hibernation pour parer aux difficultés des voyages dans l’espace lointain, mais cette technologie futuriste pourrait bientôt devenir réalité. L’hibernation, ou sommeil artificiel prolongé, permettrait de rester en vie pendant la traversée de distances intersidérales, de réduire les besoins en nourriture, en eau, etc. Cela diminuerait le coût – et l’ennui – tout en augmentant la faisabilité de pareils voyages.

Cette technologie a jusqu’à présent été cantonnée à l’imagination fertile de réalisateurs comme Woody Allen (“Woody et les robots”), Ridley Scott (“Alien”), James Cameron (“Avatar”) ou Christopher Nolan (“Interstellar”).

La société Spaceworks Enterprises, basée à Atlanta (est des Etats-Unis), pourrait y remédier. Grâce à une bourse de 500.000 dollars de la Nasa (l’agence spatiale américaine) et en s’appuyant sur des techniques médicales utilisées pour les traumatismes crâniens et les attaques cardiaques, elle travaille sur un concept d’état métabolique ralenti pour des missions vers Mars et la ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter.

“Cela prend six mois pour aller sur Mars (…) Il y a beaucoup d’exigences, beaucoup d’équipements nécessaires pour garder les gens en vie pendant cette durée”, a remarqué John Bradford, directeur général de Spaceworks, lors d’une table ronde à Los Angeles (sud-ouest) en amont de la sortie mercredi dernier aux Etats-Unis de “Passengers”. Dans ce thriller, Chris Pratt et Jennifer Lawrence sont deux étrangers qui embarquent pour un voyage de 120 ans à destination de la lointaine colonie Homestead II, et sont placés en hibernation.

Les hôpitaux font déjà baisser artificiellement la température de patients victimes de traumatismes d’environ 12 degrés pour obtenir une réduction de 70% de leur métabolisme. Mais cela ne dure que quelques jours.

“Nous évaluons” cette technique pour une application spatiale car “nous pensons que c’est médicalement possible”, a assuré M. Bradford.

L’un des principaux défis serait de ramener sans séquelles les astronautes à une température et à un métabolisme normaux.

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23 décembre 2016 - 10h00