Myria s'inquiète de la protection accordée aux réfugiés en Europe

Le centre fédéral de la migration “Myria” a exprimé lundi sa préoccupation à l’égard d’un abaissement des normes de protection des demandeurs d’asile et réfugiés en Europe. Ses inquiétudes concernent aussi bien l’Union européenne que les Etats membres. A la suite de l’accord conclu entre la Turquie et l’Union européenne et de la fermeture de la route des Balkans, le flux de demandeurs d’asile a considérablement diminué. En comparaison avec les premiers mois de cette année, le nombre de demandeurs d’asile enregistrés en Belgique a suivi la même tendance. “En soi, ceci peut sembler réjouissant. Il faut pourtant voir les choses dans leur ensemble: dans le contexte international, ce n’est pas le nombre de nouveaux demandeurs d’asile qui diminue, mais bien le nombre de demandeurs d’asile qui parviennent jusqu’ici pour demander une protection”, fait remarquer Myria.

Le centre fédéral répète ses critiques à l’égard de l’accord conclu avec la Turquie: le système d’asile y est particulièrement précaire et difficilement accessible, et la situation des droits de l’homme y est problématique. Il pointe aussi du doigt la responsabilité énorme transférée à la Grèce, à la frontière extérieure de l’UE, où plusieurs milliers de personnes sont enfermées dans des “hotspots” en raison de la fermeture de la route des Balkans. Le pays est loin d’être le meilleur élève de la classe en matière d’asile, souligne Myria qui pointe également les carences des autres pays européens dans l’exécution des accords de relocalisation.

Myria formule une série de recommandations visant la Belgique: l’offre à court terme d’un nombre accru de places de relocalisation et de réinstallation, la promotion d’une évaluation indépendante de la situation des droits fondamentaux des migrants en Grèce et Turquie, de l’ouverture de canaux de migration légaux et sécurisés vers l’Europe ou encore d’un véritable système européen d’asile.

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20 juin 2016 - 14h05