Les citoyens davantage impliqués dans les décisions de remboursement des médicaments

Le Centre fédéral d’Expertise des Soins de Santé (KCE), qui avait été sollicité en 2014 par l’Inami afin d’identifier les critères que les citoyens trouvent les plus importants lors des décisions de remboursement des médicaments, propose un premier exercice de mise en pratique de ces critères dans la rédaction d’une liste des “besoins médicaux non rencontrés”. Cette liste est à établir “en tenant explicitement compte des préférences des citoyens et des besoins réels des patients, plutôt que de la baser, comme aujourd’hui, sur les produits en attente dans le pipeline de l’industrie”, explique l’institution dans un communiqué mardi. La liste des besoins médicaux non rencontrés reprend actuellement les affections pour lesquelles l’industrie est en train de développer des médicaments. “C’est donc une demande essentiellement guidée par l’offre et il est difficile de savoir si les médicaments en question répondent également aux besoins réels des patients (qui ne sont pas toujours liés à des médicaments). C’est pourquoi il est important que les patients et les citoyens (tout comme les prestataires de soins et d’autres acteurs encore) puissent aussi introduire des demandes à figurer sur la liste, et pas seulement les fabricants, le ministre et le collège de l’INAMI”, souligne le KCE.
La rédaction de cette liste est réalisée par une commission spécifique au sein de l’INAMI. Ses membres doivent confronter entre elles toutes les “maladies-candidates” sur la base de critères tels que leur impact sur la qualité de vie, les inconvénients liés au traitement existant, etc.
Avec la procédure dite “des besoins médicaux non rencontrés”, une place de choix est donnée aux préférences des patients. Depuis 2014, certains médicaments sont ainsi temporairement autorisés sur le marché et remboursés. “Les conditions pour obtenir un tel remboursement temporaire sont que la maladie affecte gravement la qualité de vie ou les chances de survie du patient, et qu’elle figure sur la liste des besoins médicaux non rencontrés”, précise le centre d’expertise.
En 2015, pour la première édition de cette liste, une quarantaine de demandes à y figurer ont été introduites par des fabricants, la ministre ou un collège de l’INAMI.

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28 juin 2016 - 00h35