Les Allemands tiraillés face à la problématique des réfugiés dans "Club Europa"

En 2015, les Allemands se déplaçaient en masse pour accueillir les centaines de milliers de migrants affluant dans les gares et les associations du pays, tandis qu’Angela Merkel proclamait: “Nous y arriverons”. Un an plus tard encore, c’est un film optimiste en diable sur le sujet intitulé “Bienvenue chez les Hartmann”, happy end à la clé, qui enregistrait le record de l’année au cinéma, avec près de 4 millions d’entrées.

Deux ans plus tard, l’euphorie et les bonnes intentions des débuts ont fait place à davantage de tiraillements et d’interrogations au sein de la société allemande: ils se reflètent à l’écran avec la diffusion jeudi soir du film “Club Europa” sur la grande chaine publique allemande ZDF.

La production raconte l’accueil d’un réfugié dans une collocation. Au début, le ton du film est léger, tout se passe bien entre les trois jeunes berlinois et Samuel, originaire du Cameroun.

Mais la bonne expérience tourne court lorsque la demande d’asile de Samuel est rejetée. Les trois jeunes adultes doivent alors décider s’ils continuent d’accueillir le jeune homme en situation illégale. Finalement, les trois autres demanderont au réfugié camerounais de partir.

“Club Europa” est le premier long-métrage de fiction de Franziska Hoenisch, 32 ans, pour lequel elle a été primée en Allemagne. La jeune femme a commencé à travailler sur le projet en 2014. Il a évolué ensuite avec la crise des réfugiés.

“Les gens de ma génération parlent beaucoup, nous voulons être politiquement corrects et être impliqués, mais au fond, nous n’agissons pas vraiment”, explique la réalisatrice.

Pas question donc d’éluder les contradictions de la société allemande. “Nous ne voulions pas proposer une histoire qui conforte le spectateur dans l’idée que tout va bien”, ajoute-t-elle.

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27 juillet 2017 - 10h50