Le Vatican enquête après la mort d'un prêtre en Argentine

Le prêtre Juan Viroche a-t-il été assassiné par les trafiquants de drogue qu’il dénonçait ou s’est-il pendu dans son église? La justice argentine semblant dépassée, le Vatican a lancé une enquête parallèle. L’Eglise catholique a envoyé un émissaire dans cette région du nord de l’Argentine, où le prêtre de 46 ans a été retrouvé mort la semaine dernière.
Un magistrat a conclu au suicide, alors qu’un autre soupçonne des trafiquants de drogue que le curé de La Florida avait montré d’un doigt accusateur.
“Nous sommes venus voir quelle est la réalité pour la communiquer au pape, qui est préoccupé par cette affaire”, a déclaré au quotidien La Nacion Mario Baudry, avocat du nonce apostolique en Argentine, Emil Paul Tscherrig.
“La préoccupation du pape vient du fait qu’il y a un curé qui est mort dans sa paroisse et qu’il n’y a pas dans les annales de l’Eglise un cas de suicide de prêtre dans une église”, souligne l’avocat.
Les habitants de La Florida, un gros village de 6.000 habitants, ne croient pas non plus au suicide, une version servie selon eux par les autorités locales pour masquer l’ampleur du trafic de drogue dans cette région. Depuis la mort du religieux, ils réclament justice.
“Que ce soit un meurtre ou un suicide, fait remarquer l’avocat, ce qui est inquiétant c’est qu’il s’agit d’un curé qui dénonçait les drogues, les mafias politiques”.
Pour le procureur Diego Lopez Avila, en charge de l’enquête, “tout porte à croire, en se basant sur les résultats de l’autopsie, qu’il s’agit d’un suicide”.
De son côté, le procureur général de Tucuman Gustavo Gomez affirme que le corps portait “des traces de torture, de coups. J’écarte la thèse du suicide. C’est un curé et un homme engagé en faveur de la vie”.

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13 octobre 2016 - 05h55