Le pape accuse les manuels scolaires français de propager la "théorie du genre"

Le pape François a accusé dimanche les manuels scolaires français de propager un “sournois endoctrinement de la théorie du genre”, tout en rappelant la nécessité d’accueillir avec miséricorde les personnes homosexuelles et transsexuelles. S’exprimant devant les journalistes dans l’avion qui le ramenait à Rome après trois jours dans le Caucase, le pontife argentin a raconté une anecdote rapportée par un père de famille français.
Selon le pape, ce père de famille catholique a raconté comment son fils, interrogé pendant un repas sur ce qu’il voulait faire plus tard, lui avait répondu: “Etre une fille”.
“Le père s’est alors rendu compte que dans les livres des collèges, la ‘théorie du genre’ continuait à être enseignée, alors que c’est contre les choses naturelles”, a déclaré le pape.
Pour le chef de l’Eglise catholique, “avoir des tendances homosexuelles ou changer de sexe est une chose”, mais “faire un enseignement dans les écoles sur cette ligne” en est une autre.
Il s’agit là d’une volonté de “changer les mentalités”, d’une “colonisation idéologique”, a estimé le pape, qui avait dénoncé samedi à Tbilissi la “théorie du genre” comme l’un des aspects d’une “guerre mondiale pour détruire le mariage”.
La “théorie du genre” est l’expression utilisée par une frange conservatrice de la société qui s’inquiète des études et enseignements ouvrant à une perception nuancée des différences entre les sexes.
Evoquant les élections présidentielles aux Etats-Unis, le pape a refusé d’exprimer une préférence pour l’un des candidats. Il a conseillé aux catholiques américains de prier afin d’opérer un choix “éclairé, guidé par leur conscience”.
Interrogé sur l’attitude à avoir avec les personnes homosexuelles ou les transsexuelles, le pape François a cependant répété qu’elles devaient être accueillies, accompagnées et aussi intégrées que possible.
Le Vatican a par ailleurs annoncé que le pape a accepté de raccourcir le délai avant l’ouverture d’un procès en béatification de Jacques Hamel, le prêtre égorgé par deux jeunes djihadistes en juillet dans le nord-ouest de la France.

Partager l'article

03 octobre 2016 - 02h40