Le Hezbollah juge "irresponsable" sa qualification de "terroriste" par les pays du Golfe

Le Hezbollah juge “irresponsable” et “hostile” la décision des monarchies du Golfe de le classer comme “organisation terroriste”, a annoncé jeudi le bloc parlementaire du mouvement chiite libanais. “La décision du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de qualifier le Hezbollah d’organisation terroriste est irresponsable et hostile et le régime saoudien devra en assumer les conséquences”, a affirmé le député Hassan Fadlallah à l’issue d’une réunion organisée par le bloc parlementaire du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth.

Cette mesure “correspond dans sa forme et son contenu à la qualification du Hezbollah par l’ennemi israélien”, a-t-il ajouté.

La décision mercredi des six monarchies sunnites membres du CCG –Arabie saoudite, Bahreïn, Qatar, Emirats arabes unis, Oman et Koweït– de déclarer le Hezbollah groupe “terroriste” intervient deux semaines après la suspension par le royaume saoudien des programmes d’armements de quatre milliards de dollars (3,6 milliards d’euros) au profit de Beyrouth et l’appel de plusieurs pays du Golfe à leurs citoyens de quitter le Liban.

Le Hezbollah, poids lourd du gouvernement libanais, est accusé de servir de tête de pont à l’Iran chiite et de s’ingérer dans les affaires des pays arabes.

La tension s’est cristallisée autour du conflit en Syrie où l’Iran et le Hezbollah soutiennent le régime de Bachar al-Assad, combattu par une rébellion appuyée par des monarchies du Golfe.

La décision des pays du Golfe “nous renforce dans nos convictions et ne nous empêchera pas de condamner les crimes et exactions de l’Arabie saoudite au Yémen (pays frontalier où elle oeuvre militairement contre une rébellion chiite appuyée par l’Iran, ndlr), le financement et le soutien du royaume à des groupes terroristes en Irak et en Syrie ainsi que sa collaboration avec l’ennemi sioniste (Israël, ndlr)”, a martelé Hassan Fadlallah.

L’Arabie saoudite a été pendant longtemps un grand allié et bailleur de fonds du Liban mais depuis l’assassinat en 2005 par des membres présumés du Hezbollah du Premier ministre Rafic Hariri, un protégé de Ryad, le pays du Cèdre est devenu un champ de bataille entre Saoudiens sunnites et Iraniens chiites par camps locaux interposés.

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03 mars 2016 - 19h45