Le différend territorial en mer de Chine captera l'attention de la réunion de l'ASEAN

Les dix ministres des Affaires étrangères d’Asie du Sud-est se rencontrent dimanche pour leur réunion annuelle. Ils devront aborder la question épineuse de la mer de Chine méridionale et veiller à faire redescendre la tension qui s’est intensifiée depuis le récent jugement international considérant sans fondement les revendications chinoises sur cette région stratégique. La journée de réunion de l’Association des nations d’Asie du Sud-est (ASEAN) a lieu deux semaines après un jugement de la Cour d’arbitrage permanente (CPA) de la Haye qui a courroucé Pékin. Cette décision de la Cour divise aussi les membres de l’ASEAN, principalement les Philippines et le Vietnam, les deux plaignants les plus vocaux, ainsi que le Cambodge qui entretient des liens très étroits avec Pékin.
Les diplomates devront donc réaliser l’exercice périlleux de formuler une position uniforme sur la question de la mer de Chine méridionale dans la déclaration qui sera publiée après la réunion de l’ASEAN. Ce document servira de conduite pour les discussions qui seront entamées avec les partenaires régionaux dont la Chine, le Japon et les USA.
Les Philippines, le Vietnam, l’Indonésie, la Birmanie et Singapour souhaitent que le communiqué fasse mention de la nécessité de respecter les procédures légales et diplomatiques au sujet de la mer de Chine méridionale, selon des sources diplomatiques. Mais le Cambodge et de nombreux autres pays, qui soutiennent de longue date la Chine dans le différend territorial, estiment que la question devrait être abordée entre les pays directement concernés, via des discussions bilatérales.
Les autres thématiques qui seront abordées par les ministres des Affaires étrangères siégeant à l’ASEAN sont la menace terroriste, la gestion des catastrophes, la coopération économique et l’intégration du bloc.
La réunion sera aussi marquée par la présence d’Aung San Suu Kyi – pilotant la Birmanie tout en étant ministre des Affaires étrangères – qui fera ses premiers pas sur la scène diplomatique depuis la formation du nouveau gouvernement civil birman en avril, après des décennies de règne militaire.

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24 juillet 2016 - 06h50