La manière dont Didier Reynders fuit la question n'est pas acceptable

Le député et président de DéFI, Olivier Maingain, déplore la manière dont le ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, n’a pas répondu aux questions parlementaires sur l’attitude de la Belgique lors de l’admission de l’Arabie saoudite dans la commission des Nations Unies pour les droits de la femme. Selon lui, on ne peut accepter des compromis sur de tels sujets. “Révoltant! Demander à un pays qui est le bourreau des droits des femmes d’être dans une instance comme celle-là… Les diplomates vont nous dire: il vaut mieux dialoguer. A un moment, il y a des signes forts à donner. Quand on veut faire respecter les valeurs universelles qui sont les nôtres, il y a des compromis que l’on ne fait pas. La manière dont Didier Reynders fuit la question de savoir quel a été le vote de la Belgique n’est pas acceptable”, a expliqué M. Maingain sur les ondes de Bel-RTL.

Le 19 avril, l’Arabie saoudite est devenue l’un des 13 membres de cette commission à la suite d’un vote secret auquel la Belgique a pris part. Le vote, inhabituel dans ce genre de circonstances, a été demandé par les Etats-Unis. Chacun des candidats aux trois organes qui devaient être pourvus de nouveaux membres, dont la commission pour les droits de la femme, a été admis, a indiqué M. Reynders mercredi en réponse à des questions de Gwenaëlle Grovonisu (PS), Wouter De Vriendt (Groen-Ecolo) et Els Van Hoof (CD&V). A l’en croire, cela n’est pas surprenant: il y avait autant de candidats que de sièges à pourvoir au sein de chaque groupe régional.

Vu le caractère secret du vote, M. Reynders n’a pas fait de commentaire sur le choix belge (même s’il semble avoir été positif, selon les députés), précisant toutefois qu’il n’avait pas été mis au courant de la demande de vote.

“La Belgique ne se réjouit aucunement de l’élection de l’Arabie saoudite au sein de cette commission mais doit bien constater qu’elle était la seule candidate de son groupe à cette place”, a ajouté le ministre, rappelant au passage que les organes de l’ONU ne pouvaient être composés uniquement de pays “avec lesquels on est globalement d’accord”.

“Un ministre doit assumer devant l’opinion publique des choix clairs, surtout sur une question comme celle-là. On ne fuit pas ses responsabilités”, a fustigé M. Maingain.

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27 avril 2017 - 09h05