JO 2016 – Joachim Bottieau, requinqué par son cercle familial, pense désormais au podium

L’air de rien, ou presque, Joachim Bottieau est le judoka belge le mieux classé avec sa 7e place mondiale chez les -81 kg. De quoi revendiquer un podium à Rio, également au vu de sa 2e place au Masters de Guadalajara en juin au Mexique. “Si je viens cette année aux Jeux, c’est vraiment pour aller sur le podium. C’est mon objectif. En judo, avec une 5e ou 7e place on est quand même déçu”, reconnaît le Bossutois. “C’est une bonne année pour moi. Au niveau de l’expérience, et physiquement, j’approche de ce que je peux faire de mieux, à moi d’en profiter. C’est possible que ce soit mon année.”
Il revient de loin, le 2e frère Bottieau, après une année 2015 très difficile où de son propre aveu il a frôlé le burn-out. “J’avais terminé la saison assez bas. Il m’a fallu pas mal de temps pour bien revenir. En janvier j’étais déterminé à repartir pour une année plus positive. J’ai demandé à mes frères et à mon père, avec qui je m’entraîne tous les jours, de s’investir encore un peu plus moi. Ils ont mis leurs objectifs de côté. Ils se sont mis à ma disposition dans la dernière ligne droite des qualifications. Mon grand frère Jean-Yves (il est à Rio) m’a accompagné sur tous les tournois en tant que sparring-partner. C’est un plus au niveau mental. Jérémy était là à chaque entraînement au matin et au soir, pour m’aider aussi. J’avais moins de pression au niveau de l’école (il a obtenu son diplôme en sciences de l’éducation en 2015). Je n’avais plus à penser qu’au judo. Cela a joué aussi pour avoir une meilleure régularité. Dans une carrière, il y a des hauts et des bas. Le tout est de se relever et de revenir plus fort. C’est plus facile de le dire que de le faire.”
Une des raisons de ce renouveau est le changement de tactique. Joachim Bottieau s’est montré plus offensif. “Que ce soit mon père en club ou les entraîneurs de la fédération, ils voulaient que je sois plus offensif, plus conquérant. Au niveau tactique, mes adversaires me connaissaient, cela ne marchait plus comme au tout début. Il m’a fallu attaquer davantage et j’ai su le faire à partir de Dusseldorf (où il s’est imposé).”
Grâce à sa médaille d’argent au Masters, l’Hennuyer sera tête de série au Brésil. “Je suis content. Cela permet d’éviter quelques grosses têtes de série dès le 1er tour”. Il affrontera dans son 1er combat le vainqueur de celui opposant l’Italien Matteo Marconcini (IJF 34) au Philippin Kodo Nakano (IJF 133).
“Dans ma catégorie qui est assez dense, il y a beaucoup de bons judokas, cela ne veut pas tout dire non plus. En étant tête de série N.8, je suis bien classé, mais on ne m’attend pas comme très grand favori. Bien sûr, il y a des gens qui vont me craindre car j’ai battu le N.1 mondial (le Géorgien Avtandili Tchrikishvili) l’an dernier à Düsseldorf. D’un autre côté, j’ai davantage le statut d’outsider. Je crois que je suis dans une bonne position pour aborder les Jeux. Je n’ai pas la pression que peut-être le N.1 peut avoir ou l’ancien champion olympique.”

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08 août 2016 - 00h50