JO 2016 – "Je ne peux même pas me fixer un objectif", confie Kevin Borlée toujours blessé

A deux jours d’aborder à Rio de Janeiro ses troisièmes Jeux Olympiques, Kevin Borlée ignore toujours ce qui l’attend en séries du 400 m individuel. La raison: sa bursite au tendon d’Achille droit (inflammation de la gaine du tendon). Apparue début juillet, une semaine avant l’Euro d’Amsterdam, elle n’est pas guérie. Malgré les traitements, dont une infiltration, le mal est toujours présent. “Je ne sais vraiment pas à quoi m’attendre, comment je vais réagir en compétition.” “Dès que je trottine, la douleur apparaît. Même si on tente de faire abstraction, celle-ci nous fait perdre notre concentration”, précise Kevin. “Le tendon en lui-même n’est pas abîmé, il n’y pas de risque d’aggravation, mais la douleur pourrait augmenter. Elle m’empêche de faire ce que je veux. Je vais devoir mordre sur ma chique jusqu’à la fin des Jeux.”
Le héros de la finale du relais 4X400m, champion d’Europe à Amsterdam, apparaît frustré. “J’essaie de rester positif. Ce sont les Jeux Olympiques. Mes troisièmes. Je suis un compétiteur. Je vais donner le maximum le jour de la course en espérant que je parviendrai à faire ma course. Mais depuis la blessure je n’ai pas pu suivre une semaine complète d’entraînement. Donc, indépendamment de la douleur, je n’ai pas une idée précise de ma forme physique. Je ne peux même pas me fixer un objectif dans ces Jeux.”
“La course de vendredi (en séries) nous dira beaucoup. Comment va réagir mon pied à l’issue de celle-ci ? Aurais-je plus ou moins mal ? Ce sera une bonne information. Et il nous restera encore du temps en vue du 4X400. Le rythme de course n’a rien à voir, on se met avec tout le monde et on y va. La concentration n’est pas la même.”
Visiblement, à la grande différence des rendez-vous de Pékin en 2008 et encore plus de Londres en 2012, les espoirs de Kevin, et aussi de Jonathan, se sont reportés davantage sur le relais que dans la course individuelle au Brésil. “Nous y avons plus de chances. C’est la réalité des chiffres. On a une équipe incroyable et il y a moyen faire quelque chose. D’où l’importance de courir le 400 individuel afin de savoir où j’en suis pour ne pas arriver au 4X400 dans l’inconnue.”
Jacques Borlée, le coach, insiste lui aussi sur l’importance des courses individuelles de ses jumeaux. “Ce qu’il faudrait c’est que Kevin et Jonathan sortent leurs meilleurs résultats et courent dans les 44.50, 44.60 secondes. Cela boosterait l’équipe. Kevin et Jonathan dans leur meilleure forme peuvent espérer atteindre la finale, mais ce sera difficile. Les chronos du Top mondial sont quand même moins élevés que l’année dernière. On sent qu’il y a une trouille qui est énorme (des contrôles antidopage). Puis, il y a des athlètes quand ils arrivent aux Jeux, ils perdent leur capacité. Eux, ils ont tendance à performer. On va voir ce qui va se passer mais on ne va pas se mettre une pression.”

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10 août 2016 - 17h10