Iceberg géant en Antarctique: la crevasse s'étend

La fissure menaçant de générer en Antarctique un des plus gros icebergs jamais vus a gagné 10 km en trois semaines, ont annoncé vendredi des chercheurs de l’Université de Swansea (Royaume-Uni). Surveillée depuis des années, cette crevasse qui fissure un énorme pan de glace attaché à l’ouest de l’Antarctique, s’est allongée de 10 km depuis le 1er janvier, après avoir pris 18 km en décembre.
Elle est aujourd’hui longue de 175 km, selon des données satellitaires rapportées dans un communiqué de l’Université.
Il ne reste ainsi plus que 20 km avant que la glace se détache pour devenir un des plus gros icebergs jamais connus (plus de 5.000 km2, soit 85 fois l’île de Manhattan).
La glace “va probablement se briser dans les mois à venir — je serais étonné que cela ne se produise pas”, a déclaré Adrian Luckman, professeur à la Swansea University (Pays de Galles), qui dirige le projet britannique Midas, consacré aux formations glaciaires dans l’Antarctique Ouest. “Elle est si près de la rupture que je pense que c’est inévitable”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Une fois libéré, l’iceberg n’aura pas d’impact sur le niveau des océans car cette glace flotte déjà sur l’eau.
Mais il compose une gigantesque barrière de glace flottante, baptisée “Larsen C”, qui retient des glaciers capables, eux, de faire gagner 10 cm aux mers du monde s’ils finissaient par se trouver à terme exposés à l’océan Antarctique, selon ces chercheurs.
Ce détachement d’iceberg “changera fondamentalement le paysage de la péninsule Antarctique” et “rendra tout Larsen C vulnérable”, assurent-ils.
Selon eux, “Larsen C pourrait au final suivre l’exemple de Larsen B”, qui s’était désintégré de façon spectaculaire en 2002 au terme du même type de processus. Un 3e segment, Larsen A, a, lui, disparu en 1995.