Haute couture: les 50 nuances de gris de Christian Dior

Des silhouettes longues, une palette dominée par le gris: la directrice artistique de Christian Dior, Maria Grazia Chiuri, a voulu “rendre hommage” au fondateur de la maison à l’occasion des 70 ans de la griffe, en présentant lundi une collection haute couture d’une élégante austérité. Devant le dôme étincelant des Invalides, le décor du défilé est inspiré d’un atlas, avec différents types de végétation et des sculptures d’animaux en bois. Une voûte céleste en forme d’étoile, réalisée par l’artiste Pietro Ruffo, surplombe le podium.

En guise de voyage, la directrice artistique propose une exploration de l’héritage Dior, en s’inspirant de modèles d’archives: le tailleur-jupe qui ouvre le défilé rappelle un modèle de 1953, à la silhouette caractéristique du New Look d’après-guerre, taille marquée et hanches arrondies.
Laine pied-de-poule, chevron de laine, cachemire prince-de-galles… les matières empruntent au vestiaire masculin, dans différentes teintes de gris, anthracite, perle, cendre, fer.

“J’ai voulu utiliser des matières vraiment anglaises, celles que Monsieur Dior utilisait”, explique à l’AFP la créatrice italienne, qui les a toutefois retravaillées de manière à leur conférer plus de légèreté.

Cette deuxième collection haute couture (automne-hiver 2017) de Maria Grazia Chiuri, première femme à la tête de la création de la maison, a une tonalité plus “jour” que la première, présentée en janvier et inspirée par le thème du bal.

“On se souvient souvent des robes à fleurs de Monsieur Dior, des robes du soir, mais c’était un couturier qui faisait beaucoup de vêtements pour la journée, des vestes, des chemisiers”, souligne la directrice artistique. “A cette époque-là, la haute couture était destinée au quotidien, pas uniquement aux occasions spéciales.”

A la palette austère du vestiaire jour répondent des robes du soir aux couleurs plus claires, mais dans lesquelles le gris est toujours présent. La directrice artistique apporte sa touche raffinée avec des manteaux finement brodés comme des tapisseries médiévales. Une robe bustier au jupon de tulle est brodée de plumes recouvertes de feuilles d’or.

Inspirée par l’allure d’exploratrices comme la Britannique Freya Stark, Maria Grazia Chiuri a aussi prévu dans sa collection des combinaisons et pantalons. Ces femmes, “très courageuses, s’habillaient comme des hommes et parfois avec les habits traditionnels locaux”, explique la créatrice.

Partager l'article

04 juillet 2017 - 11h30