GB: le gouvernement May passe son premier test au parlement

Le gouvernement de Theresa May, fragilisé depuis les élections législatives du 8 juin, a passé avec succès son premier test au Parlement britannique mercredi soir en faisant échec à un amendement de l’opposition sur les mesures d’austérité. Les députés ont voté contre l’amendement par 323 voix contre 309, ce qui correspond à peu de choses près au nouveau rapport de force à la Chambre des Communes où les conservateurs (317 députés) ont une courte majorité grâce à l’appui des dix élus du parti unioniste nord-irlandais DUP.
Ce premier résultat est plutôt encourageant pour la Première ministre Theresa May à la veille du vote de confiance au parlement jeudi.
Les conservateurs sont parvenus in extremis lundi à un accord avec le DUP qui, en contrepartie, a obtenu du gouvernement la promesse d’un financement d’un milliard de livres supplémentaires (1,1 milliard d’euros) en faveur de l’Irlande du Nord.
L’amendement présenté par le Parti travailliste réclamait la fin des coupes dans les budgets de la police et des pompiers, et la revalorisation des salaires du secteur public, qui progressent moins vite que l’inflation depuis des années.
Le Labour, qui a réussi une percée inattendue aux législatives avec un programme ancré à gauche, espérait tirer profit des inquiétudes au sein des conservateurs, préoccupés par l’impopularité de la politique d’austérité qu’ils mènent depuis 2010.
D’après une étude publiée mercredi par le Centre national de recherche sociale, 48% de la population est favorable à une hausse des impôts pour augmenter l’investissement public, chiffre au plus haut depuis une décennie.
Le ministre des Finances Philip Hammond avait reconnu après le scrutin du 8 juin que les électeurs en avaient “assez de se serrer la ceinture”.
Mercredi, une source à Downing Street a évoqué un possible assouplissement en indiquant qu’il pourrait revoir à la hausse les salaires du secteur public. “Nous comprenons que les électeurs soient fatigués après des années de travail acharné pour reconstruire l’économie”, a déclaré cette source.
Un peu plus tard, une porte-parole de Downing Street a cependant nuancé ces propos en déclarant que la politique du gouvernement n’avait pas changé. Aucune décision n’est de toute façon attendue avant le vote du budget prévu à l’automne.
“Vous ne pouvez pas avoir la sécurité pour pas cher. Il est évident que les coupes budgétaires qui ont affecté nos services de secours pendant sept ans ont réduit notre sécurité”, a déclaré le leader du Labour, Jeremy Corbyn.
Il a estimé que ces coupes budgétaires ont joué un rôle dans l’incendie de la tour Grenfell, survenu le 14 juin à Londres, qui a fait au moins 80 morts.