Gabon: arrestation d'une femme médecin auteure d'un rapport sur les violences

Une femme médecin, auteure selon son avocat d’un rapport sur les violences post-électorale a été arrêtée au Gabon, a annoncé dimanche le mouvement Dynamique unitaire, alors qu’un syndicaliste a été libéré. Sylvie Nkoghe-Mbot, 56 ans, pédiatre et présidente de l’ONG Hippocrate, a été arrêtée en fin de semaine, ont indiqué à l’AFP la vice-présidente et le secrétaire général du mouvement phare de la société civile gabonaise Dynamique unitaire, Chantale Matkosso et Louis-Patrick Mombo.
Selon une information circulant sur un groupe Whatsapp proche de l’opposant Jean Ping, Mme Nkoghe-Bot a “un rapport” sur les violences post-électorales qui ont secoué le Gabon après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo le 31 août. Bilan: trois morts selon la version officielle, des dizaines selon Jean Ping.
“Je viens d’être désigné (ndr: avocat) par la famille de Sylvie Mbot, co-auteur d’un rapport accablant sur les victimes des exactions de la Garde républicaine (GR)”, a également déclaré l’avocat français Eric Moutet, déjà défenseur de Jean Ping.
“Je vais intervenir demain (lundi) auprès des autorités canadiennes car ses enfants sont de nationalité canadienne”, ajoute Me Moutet, dans un SMS à l’AFP.
Dynamique unitaire a par ailleurs annoncé la libération jeudi d’un de ses membres, Jean-Rémy Yama. Président du Syndicat national des enseignants chercheurs, M. Yama avait été arrêté le 9 juillet à Libreville en marge d’un rassemblement des partisans du président Ali Bongo Ondimba, qui venait de déposer son dossier de candidature à l’élection du 27 août.
M. Yama était accusé de trouble à l’ordre public, d’incitation à la violence et de destruction des biens publics et privés. “Ils n’ont apporté aucune preuve”, selon M. Mombo.
Deux autres syndicalistes arrêtés le même jour, Roger Ondo Abessolo et Koumba Mba Essiane, sont toujours en détention, d’après Dynamique unitaire.
Un millier de personnes avaient été arrêtées dans les violences post-électorales début septembre. Environ 70 personnes, dont plusieurs figures de l’opposition, étaient toujours détenues fin septembre, avait indiqué une source judiciaire à l’AFP.

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10 octobre 2016 - 03h50