Foire agricole de Libramont – La "Petite Foire", une "alternative paysanne" à quelques encablures de Libramont

Elle est située à quelques kilomètres seulement de la “grande Foire” agricole de Libramont, mais c’est un tout autre monde. La “Petite Foire”, qui se tient chaque année à Semel (Neufchâteau), durant le week-end de la Foire de Libramont, se veut une alternative à la grande Foire et une célébration de l’agriculture paysanne. “La Petite Foire est née en contestation de la grande Foire”, rappelle Ariane Charrière, membre du Mouvement d’action paysanne (MAP) et organisatrice de la Petite Foire de Semel. “Nous étions un petit groupe d’associations et de paysans contestataires de la grande Foire où l’on a fait des actions, comme distribuer des tracts. Mais c’était assez négatif comme façon d’agir… Alors nous avons décidé d’être constructifs en organisant la Petite Foire pour montrer qu’une autre agriculture existe. Nous militons pour une agriculture paysanne qui relocalise et redéveloppe l’agro-écologie.”
Cette année, la sixième édition de la Foire de Semel a réuni une centaine d’exposants, parmi lesquels des associations et ONG, des artisans et 35 agriculteurs paysans producteurs, dont une douzaine sont en phase d’installation et viennent donc de démarrer leur activité. Un “comité d’éthique et de cohérence” sélectionne scrupuleusement les exposants qui doivent par exemple répondre aux principes d’une agriculture paysanne et biologique.
Mais la Petite Foire, ce sont aussi des concerts, des spectacles, des démonstrations d’outils agricoles, … L’entrée est gratuite et tous les artistes et organisateurs sont bénévoles.
Si l’on est loin de la grand-messe du monde agricole qu’est devenue au fil des décennies Libramont, les petites allées de la Foire de Semel sont noires de monde en ce dimanche après-midi. En deux jours, près de 5.000 visiteurs s’y sont rendus, contre près de 4.000 l’an dernier.
Victime de son succès, la Petite foire? “Il est clair que cette année, on a atteint les limites de ce qu’on peut faire en tant que groupe de bénévoles sur cet espace”, analyse Ariane Charrière. L’organisatrice s’attend à ce que la foire de Semel continue à évoluer à l’avenir, à l’image du mouvement paysan qu’elle symbolise, mais sans perdre son âme. “Nous jouissons d’une parfaite liberté. On ne court derrière rien. On construit ce que l’on veut comme on le veut et pas comme le demande un cahier des charges”, conclut-elle.

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24 juillet 2016 - 20h20