Feu vert à l'expulsion des 72 commerces illégaux du camp de Calais avant son démantèlement

La plus haute juridiction administrative en France a validé mercredi l’expulsion des commerces illégaux installés dans la “Jungle” de Calais, une victoire pour le gouvernement socialiste à l’approche du démantèlement du camp de migrants face aux côtes anglaises. Dans un délai de 48 heures, les autorités locales peuvent désormais expulser les occupants des 72 échoppes recensées. La plupart des commerces ont toutefois déjà fermé. Relevant que les commerçants “ne disposent d’aucun titre pour occuper régulièrement les terrains” et qu’ils exercent leurs activités “dans des conditions d’insalubrité qui exposent à des risques sanitaires”, le Conseil d’Etat a annulé une décision du tribunal administratif de Lille, défavorable à leur fermeture.

Certains des commerces procèdent en outre “à la vente d’instruments dangereux, susceptibles d’être utilisés comme des armes” ou pour monter dans des camions partant pour la Grande-Bretagne, a souligné le Conseil d’Etat. Cette décision est une victoire pour l’Etat français à l’approche du démantèlement, programmé d’ici à l’hiver, du camp où s’entassent entre 7.000 et 10.000 migrants. Les autorités françaises prévoient de relocaliser les migrants de Calais dans quelque 160 centres d’accueil disséminés sur tout le territoire.

Le démantèlement du bidonville est contesté par des associations qui s’inquiètent notamment de la situation des mineurs isolés, dont le nombre est évalué à 900 environ, et de la rapidité avec laquelle le camp sera détruit, difficilement compatible selon elles avec une opération respectueuse des droits. Au moment de l’évacuation de la partie sud de ce campement insalubre début 2016, les images d’Iraniens se cousant la bouche ou de tentes en flammes avaient fait le tour du monde.

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12 octobre 2016 - 16h45