"Daniel Bacquelaine place un détonateur sur la solidarité qui unit les travailleurs"

Le front commun syndical et diverses organisations féministes ont fait part lundi lors d’une conférence de presse de leurs craintes de voir le ministre des Pensions proposer, dans le cadre du contrôle budgétaire, des mesures “draconiennes” qui toucheront lourdement les futurs pensionnés, et en particulier les femmes. “Nous déplorons que ce constat se fasse à la veille de la Journée internationale des droits des femmes”, a déclaré Anne Léonard, secrétaire nationale de la CSC. Les syndicats et la plateforme féministe avaient déjà appelé le ministre fin janvier à prêter davantage d’attention aux femmes.

Ils ont rappelé leurs craintes lundi, notamment au sujet de sa volonté de faire bénéficier de la pension minimum toutes les personnes ayant au moins vingt ans de travail effectif à leur actif. Une mesure qui exclut les périodes assimilées, sur lesquelles Daniel Bacquelaine “pose un boulier compteur”, selon eux. “Aujourd’hui, la carrière des ouvrières est composée à 53% de périodes assimilées, dont la moitié correspond à des périodes de chômage et 21% à la prépension”, a cité comme exemple Jean-François Tamellini, secrétaire fédéral FGTB. Pour les syndicats, cette mesure entraînerait “un bain de sang pour les pensions les plus basses”, et pourrait faire baisser la pension moyenne d’une femme salariée “au même niveau qu’en Grèce”. “Daniel Bacquelaine place un détonateur sur la solidarité qui unit les travailleurs”, a ajouté Anne Léonard.

Les réformes des pensions doivent faire l’objet d’une réelle discussion au sein des instances compétentes, et non “dans les couloirs d’un cabinet”, conclut la secrétaire nationale de la CSC. “Nous continuerons la sensibilisation sur le sujet et n’excluons aucune action.”

Partager l'article

07 mars 2016 - 13h40