Crash de Smolensk: le parquet polonais évoque un rôle "volontaire" des Russes

Le parquet polonais a déclaré lundi qu’il allait inculper des contrôleurs aériens russes pour avoir “volontairement” provoqué le crash de Smolensk en 2010, qui avait fait 96 morts dont le président Lech Kaczynski. Le gouvernement du parti nationaliste Droit et Justice (PiS), qui soutient l’hypothèse d’un attentat, mène sa propre enquête sur cette catastrophe, qui selon l’ancien gouvernement libéral était due à des erreurs humaines et à de mauvaises conditions météo.

Une nouvelle analyse de preuves, dont des enregistrements des conversations entre l’avion présidentiel et la tour de contrôle de Smolensk, “a permis aux procureurs de formuler de nouveaux chefs d’inculpation contre deux contrôleurs aériens, citoyens de la Fédération de Russie, ainsi qu’à une troisième personne qui se trouvait alors dans la tour de contrôle”, a déclaré à la presse le procureur en chef adjoint Marek Pasionek.

Les deux contrôleurs russes avaient déjà été inculpés par le parquet polonais en 2015, l’un pour “avoir provoqué le danger direct d’une catastrophe aérienne” et le deuxième “pour avoir provoqué non intentionnellement une telle catastrophe”.

Lundi, le parquet s’est refusé à préciser les détails de l’acte d’inculpation avant qu’ils ne soient présentés aux personnes concernées.

Le parquet a par ailleurs informé que des fragments de l’appareil seront confiés en mai à quatre laboratoires étrangers, notamment britannique et espagnol, pour vérifier si des explosifs avaient pu provoquer le crash. A cet effet, la justice polonaise procède par ailleurs à l’exhumation des corps de toutes les victimes pour établir la cause de leur mort.

Varsovie demande en vain à la Russie de restituer l’épave de l’avion, qui s’est écrasé à Smolensk le 10 avril 2010. Selon Moscou, cette restitution ne sera possible que lorsque la justice russe aura achevé sa propre enquête judiciaire.

Pour Varsovie, l’épave a une valeur symbolique, mais elle est surtout une pièce à conviction majeure qui pourrait permettre d’établir si le crash est dû à un accident ou un attentat.

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03 avril 2017 - 13h20