COP23 – Climat: gare aux conséquences de la "géo-ingénierie" solaire

Injecter des milliards de particules réfléchissantes dans la stratosphère pourrait peut-être contribuer à refroidir la terre en surchauffe, mais devrait aussi affecter l’intensité des tempêtes tropicales, prévient une étude parue mardi. Si ces aérosols étaient dispersés dans l’hémisphère nord, les ouragans frappant l’Atlantique nord seraient moins nombreux et moins intenses, mais si les particules venaient de l’hémisphère sud, ils seraient renforcés, indique l’étude publiée dans Nature Communications.
Le Sahel pourrait aussi être le théâtre de sécheresses accrues, ajoutent les chercheurs du Met Office, qui ont étudié l’impact de ces techniques sur l’océan et l’atmosphère.
La communauté internationale s’est fixé comme objectif de limiter le réchauffement nettement sous 2°C par rapport à la Révolution industrielle. Mais les efforts pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’origine de cette situation restent encore insuffisants, conduisant certains scientifiques à imaginer des “solutions miracles” pour contrôler le thermomètre.
Le contrôle des radiations solaires figure parmi ces propositions de “géo-ingénierie”: l’idée est d’empêcher une partie des rayons solaires de toucher la Terre, en dispersant des particules réfléchissantes permettant de les renvoyer dans l’espace. Des expérimentations à petite échelle sont prévues fin 2018 en Arizona.
De précédentes recherches ont déjà mis en garde contre des conséquences potentielles de ce type d’actions sur les régimes de précipitations et notamment les moussons. Elles soulignent aussi le risque d’un “choc” : un réchauffement soudain si le système venait à défaillir.
Dans leur étude, les chercheurs appellent à la “rapide mise en œuvre d’une réglementation internationale, afin de contrôler le déploiement à grande échelle de la géo-ingénierie solaire”.
La décision unilatérale d’un pays de déployer ce type de technique “peut avoir des impacts potentiellement dévastateurs sur d’autres régions”, ajoutent-ils.

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14 novembre 2017 - 22h37