Conflit en Syrie – Washington suggère à Moscou de se charger des largages aériens d'aide

Les Etats-Unis ont suggéré mercredi à la Russie de se charger du largage aérien d’aide humanitaire en Syrie si Damas continue de freiner l’approvisionnement en nourriture et médicaments vers les villes assiégées. Un porte-parole du département d’Etat américain a accusé la Russie de ne pas respecter son engagement, pris lors de la rencontre du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS) en mai, de convaincre Bachar al-Assad d’autoriser les largages humanitaires de l’ONU en Syrie.
“Nous sommes évidemment déçus, pour ne pas dire plus”, a dit Mark Toner à la presse, précisant que le chef de la diplomatie américaine John Kerry s’était entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov. “Mais vous parlez de moyens aériens et de permission, or la Russie dispose de moyens aériens en Syrie et a reçu l’autorisation du gouvernement syrien pour voler”, a-t-il ajouté.
Aux journalistes qui lui demandaient s’il suggérait ainsi que la Russie se charge des largages aériens d’aide humanitaire en Syrie, Mark Toner a répondu qu’il s’agissait bien d’une suggestion.
“Ils sont présents sur le terrain avec des moyens aériens en Syrie et sont capables de mener ce type d’opérations”, a-t-il souligné.
Plus tard, un haut responsable du département d’Etat a précisé sous couvert d’anonymat que Washington tentait ainsi de “mettre au défi” Moscou face à sa promesse d’aider les civils syriens victimes du conflit qui a déjà fait plus de 280.000 morts en plus de cinq ans.
Les grandes puissances ont demandé au Programme alimentaire mondial (PAM) de mettre en oeuvre des opérations de largages humanitaires pour secourir des milliers de civils syriens risquant la famine dans des villes assiégées.
Mais Damas n’a pas autorisé ces survols. Des convois terrestres de l’ONU ont en revanche été autorisés vers 15 localités assiégées, sur les 17 pour lesquelles les Nations unies avaient présenté des demandes. Mais les forces du régime bloquent certains convois ou ne laissent passer qu’une partie de l’aide.
Près de 600.000 personnes, selon l’ONU, vivent en Syrie dans 19 zones ou localités encerclées par les belligérants, principalement par les troupes du régime, et près de quatre millions dans des zones difficiles d’accès.

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09 juin 2016 - 04h20