Confiscation des effets des migrants: le Danemark fait un pas en arrière

Le gouvernement du Danemark a annoncé vendredi qu’il amendait un projet de loi permettant de confisquer les effets de valeur aux migrants pour financer leur accueil, en relevant le montant des espèces qu’ils pourront conserver. Ce projet de loi prévoit la possibilité pour la police de “saisir des biens que les demandeurs d’asile apportent avec eux afin de couvrir leurs besoins en alimentation et en hébergement pendant le traitement de leur demande d’asile”.
Prévu pour un examen au Parlement à partir du 13 janvier, ce texte controversé précisait dans une première mouture que les migrants ne seraient autorisés à conserver que des biens valant 3.000 couronnes danoises (environ 400 euros).
Mais face au tollé soulevé en particulier à l’étranger, la ministre de l’Immigration et de l’intégration, Inger Støjberg, a indiqué vendredi que le montant était porté à 10.000 couronnes.
Est également ajoutée une exception pour “les effets à usage personnel comme les montres et téléphones portables” ainsi que “les effets personnels présentant une valeur affective particulière”. Cela comprend “les bagues de mariage ou de fiançailles, les portraits de famille, les médailles ou assimilés”, a précisé le ministère.
Le projet défendu par le gouvernement, auquel le Parti populaire danois (DF), formation populiste anti-immigration, assure une majorité au parlement, s’inscrit dans le cadre d’un resserrement des conditions d’accueil des migrants dans le royaume scandinave, qui a reçu 21.000 demandes d’asile en 2015.
Il a provoqué l’ire de partis de gauche, d’organisations non gouvernementales, et même de syndicats de police qui l’estiment inapplicable.
“Au Danemark, si on peut se débrouiller seul, on se débrouille seul. C’est un principe qui doit s’appliquer aux demandeurs d’asile comme il s’applique aux Danois”, a martelé la ministre vendredi, interrogée par l’agence de presse Ritzau.
Dans un entretien récent à l’AFP, Martin Henriksen, porte-parole de DF, reconnaissait à demi-mots que les confiscations ne suffiraient pas à financer le séjour des demandeurs d’asile. Il s’agit avant tout, selon lui, d’un “signal” destiné à les dissuader de venir au Danemark.

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08 janvier 2016 - 22h44