Cambodge: le chef de l'opposition condamné à cinq ans de prison

Le chef de l’opposition cambodgienne Sam Rainsy a été condamné mardi à cinq ans de prison pour un post sur sa page Facebook, une décision judiciaire qui rend improbable son retour d’exil. Cette condamnation s’inscrit dans une campagne de répression cette année contre les détracteurs de l’homme fort du Cambodge, Hun Sen, au pouvoir depuis 31 ans. Certains estiment que le Premier ministre cherche à écarter toute dissidence avant des municipales en 2017 et des législatives en 2018.

Sam Rainsy, qui vit en exil à Paris, a été condamné en absence par le tribunal municipal de Phnom Penh pour un post qui avait été mis par une autre personne sur sa page Facebook au sujet de la question sensible de la frontière avec le Vietnam.

L’opposition critique la manière dont la frontière de 1.270 km a été négociée. Elle accuse le parti majoritaire de laisser le Vietnam empiéter sur le territoire cambodgien en utilisant de fausses cartes.

Le procès portait sur une version du traité signé entre les deux pays il y a 37 ans qui avait été mise en ligne l’année dernière. Les autorités affirment que cette version était un faux et a commencé à arrêter les personnes l’ayant partagée, et notamment le sénateur cambodgien Hong Sok Hour, qui est également citoyen français et a été condamné en novembre à sept ans de prison pour l’avoir publié.

Sam Rainsy a été notamment condamné pour complicité de falsification de document public ou encore incitation aux troubles, a déclaré lors de l’audience le juge Leang Samnath. Deux membres de son équipe gérant son compte Facebook, également en exil, ont aussi été condamnés.

Dans un e-mail à l’AFP, Sam Rainsy a dénoncé ce verdict en affirmant qu’il ne devait pas être tenu responsable des contenus mis en ligne par les autres. Sam Rainsy avait pris le chemin de l’exil en novembre 2015 pour se soustraire à un mandat d’arrêt lancé contre lui dans une vieille affaire de diffamation.

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27 décembre 2016 - 10h25