Bahreïn: manifestations anti-saoudiennes à Bahreïn

La police à Bahreïn a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des groupes de manifestants qui protestaient contre l’exécution en Arabie saoudite samedi du dignitaire religieux chiite saoudien Nimr Baqer al-Nimr, ont rapporté des témoins. Aux cris de “mort aux Al-Saoud” (la dynastie au pouvoir en Arabie saoudite), les protestataires se sont heurtés à la police qui a levé des barrages et a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants, ont ajouté les témoins, sans signaler de victimes.
De petites manifestations ont été signalées dans au moins deux villages à majorité chiite, Jidhafs et Malikyia, respectivement à l’ouest et au sud de la capitale Manama. D’autres appels à manifester ont été lancés pour la soirée.
Les autorités ont prévenu qu’elles prendraient “toutes les mesures légales nécessaires” contre les auteurs d’actions “offensantes ou négatives” à l’égard de la décision du royaume saoudien. Ces fauteurs de troubles pourraient être poursuivis pour “incitation à la sédition et menace à l’ordre civil”.
Le ministère bahreïni de l’Intérieur a ajouté qu’il n’accepterait “aucune remarque ou interférence” dans les décisions d’exécutions mises en oeuvre en Arabie, ajoutant que des poursuites judiciaires pourraient être engagées contre toute personne susceptible d’utiliser “les réseaux sociaux pour répandre des rumeurs liées à la sécurité”.
Le religieux chiite saoudien Nimr Baqer al-Nimr, 56 ans, virulent critique de la dynastie sunnite des Al-Saoud, fait partie de 47 personnes condamnées pour “terrorisme” et exécutées samedi en Arabie saoudite.
Il avait été la figure de proue du mouvement de contestation qui avait éclaté en 2011, dans la foulée des printemps arabes, dans l’est de l’Arabie où vit l’essentiel de la minorité chiite. Le cheikh Nimr était vénéré au sein de la communauté chiite à Bahreïn, royaume voisin de celui de l’Arabie.
Bahreïn, siège de la Ve Flotte américaine et dirigé par une dynastie sunnite, est le théâtre de troubles sporadiques depuis des manifestations de masse en 2011 de la majorité chiite qui demandait des réformes et un plus grand rôle politique pour cette communauté.
Le pouvoir à Bahreïn fait montre d’une extrême fermeté à l’égard des opposants, mais nie toute discrimination envers les chiites. Les dissidents sont souvent accusés d’être liés à l’Iran, une accusation qu’ils rejettent.

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02 janvier 2016 - 16h03