Attentats à Bruxelles – La police de Malines aurait dû transmettre l'information sur Abdeslam selon le Comité P

La police de Malines aurait dû transmettre à la Banque de données nationale l’information qu’elle avait reçue d’un de ses agents sur les frères Abdeslam, relève le comité P qui se montre sévère, relevant que c’est le minimum que l’on peut attendre d’un fonctionnaire de police. A la fin 2015, un inspecteur en congé maladie de la police malinoise transmet à son officier traitant une information qu’il a recueillie auprès de sources dans la communauté d’origine marocaine de Molenbeek et selon laquelle le fils de D. M., Abid Aberkane, s’est radicalisé. Or, D. M. habiterait au 79 de la rue des Quatre-Vents, l’endroit où Salah Abdeslam a été arrêté le 18 mars.

Le “tuyau” comporte une autre information: Aberkane aurait des contacts avec les frères Abdeslam. Un rapport (RIR) est rédigé le 7 décembre mais reste bloqué à la police de Malines. Il ne sera transmis à la BNG (Banque Nationale Générale, soit la banque de données de la police) que le 23 mars, au lendemain des attentats de Bruxelles. Le chef de corps de la police de Malines, Yves Bogaerts, a été mis en cause parce que l’information n’avait pas été transmise en temps utile. A l’époque, les dirigeants de la police malinoise jugeaient l’information peu fiable.

Le bourgmestre de Malines, Bart Somers, avait expliqué que le chef de corps, fin décembre, avait donné instruction de qualifier cette information de non fiable dans la banque de données nationale. Or, l’information n’a jamais été communiquée à la BNG. M. Somers évoquait alors un collaborateur qui ne se serait pas exécuté. La seule communication faite l’a été en direction du parquet d’Anvers et de la police fédérale d’Anvers.

Ce faisant, la police de Malines ne s’est pas conformée aux circulaires ministérielles imposant la transmission de ce genre d’information à la BNG. “Dans le contexte spécifique de la recherche de Salah Abdeslam, la moindre des choses que l’on peut attendre d’un fonctionnaire de police, lorsqu’il lit une information avec la mention du nom de Salah Abdeslam, est qu’il prenne contact directement avec le magistrat responsable ou l’unité menant l’enquête et ce, indépendamment du fait de savoir si l’information est fiable ou non”, indique le rapport du comité P.

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17 juin 2016 - 12h05