Attentat à Nice – Un véhicule lancé pour tuer: une arme déjà utilisée dans des attaques islamistes récentes

La course folle d’une voiture ou d’un camion comme arme de terreur: le poids lourd qui a fauché mortellement au moins 84 personnes jeudi soir à Nice dans le sud-est de la France, renvoie à un mode opératoire connu des services de l’antiterrorisme. Une telle utilisation de véhicules n’est pas une première en Occident: deux attaques au nom du jihad prenant pour cibles des militaires ont récemment marqué les esprits. En mai 2013, deux Londoniens d’origine nigériane avaient renversé en voiture le jeune soldat Lee Rigby à Londres avant de le larder de coups de couteau. Sur une vidéo filmée juste après l’agression, l’un des meurtriers déclarait avoir voulu venger les “musulmans tués par des soldats britanniques”.

L’année suivante, en octobre 2014, un Canadien de 25 ans récemment converti aux thèses jihadistes avait foncé au volant de sa voiture sur trois militaires, en tuant un et en blessant un autre, au bord d’une route dans la banlieue de Montréal. Cerné par la police au terme d’une course-poursuite, l’assaillant s’était extirpé de son véhicule, couteau en main, avant d’être abattu.

Depuis plusieurs années, Al-Qaïda et le groupe Etat islamique exhortent, à longueur d’articles ou de vidéos sur internet, leurs recrues et leurs volontaires à passer à l’action sans attendre, sans ordres précis, sans organisation pour les entraîner ou les soutenir. Passer à l’action de manière isolée et avec n’importe quelle arme disponible, telle était la consigne donnée en septembre 2014 par Abou Mohammed Al-Adnani, porte-parole officiel de l’organisation jihadiste Etat islamique.

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15 juillet 2016 - 10h15