Attaque chimique en Syrie – Les déclarations US sur Assad favorisent ses "crimes", affirme l'opposition

L’opposition syrienne a affirmé mercredi que les récentes déclarations américaines sur le sort du président syrien Bachar al-Assad lui donnaient “une opportunité pour commettre de nouveaux crimes”, après l’attaque chimique présumée imputée au régime. “Jusqu’à maintenant, cette administration n’a rien fait et a adopté une attitude de spectateur et fait des déclarations qui donnent au régime une opportunité pour commettre de nouveaux crimes”, a déclaré le vice-président de la Coalition nationale syrienne, Abdelhakim Bachar, lors d’une conférence de presse à Istanbul.
Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson avait déclaré lors d’une visite en Turquie la semaine dernière que le sort du président Assad devait être décidé par “le peuple syrien”. “Il faut choisir ses batailles”, avait de son côté déclaré l’ambassadrice américaine à l’Onu Nikki Haley, jugeant que la priorité de Washington n’était plus de se concentrer sur le départ d’Assad.
La Maison Blanche a dénoncé mardi avec fermeté l’attaque chimique meurtrière menée dans le nord-ouest de la Syrie, durcissant soudainement le ton à l’encontre du président Bachar al-Assad qu’elle tient pour responsable de cet “acte odieux”. Cette condamnation s’est cependant accompagnée une nouvelle fois d’un appel à reconnaître la “réalité politique” en Syrie, illustrant le désarroi du nouvel occupant de la Maison Blanche face à une guerre qui a déjà fait plus de 320.000 morts.
L’opposition réclame le départ d’Assad tout comme l’a fait pendant longtemps l’administration de Barack Obama, bien que celle-ci se soit abstenue lors de ses derniers mois au pouvoir de lancer des appels en ce sens, laissant implicitement entendre qu’elle ne serait pas hostile à son éventuel maintien.
Abdelhakim Bachar a estimé lors de sa conférence de presse à Istanbul que le régime d’Assad présentait “un plus grand danger que celui posé par Daech (le groupe Etat islamique) et le Front al-Nosra”, la branche syrienne d’Al-Qaïda, rebaptisé aujourd’hui Fateh al-Cham. “Tant que ce régime est en place il ne sera pas possible de vaincre le terrorisme. Même si Daech et al-Nosra venaient à être éliminés, ce régime créerait de nouveaux groupes terroristes pour demander au monde de choisir entre lui ou le terrorisme”, a ajouté M. Bachar.
Réitérant les accusations de l’opposition tenant le régime syrien pour responsable de l’attaque qui a fait au moins 72 morts mardi à Khan Cheikhoun dans la province d’Idleb, il a affirmé que M. Assad “commet des massacres qui rappellent ceux commis en Bosnie-Herzégovine pendant le conflit dans les Balkans”.

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05 avril 2017 - 13h45