Amnesty remet un prix à la musicienne Angélique Kidjo et à des jeunes militants africains

Le prix de l’Ambassadeur de la conscience d’Amnesty International est remis cette année à la musicienne d’origine béninoise Angélique Kidjo et à trois groupes de jeunes militants africains, annonce l’ONG mercredi. Il “récompense des personnes ou des groupes qui ont fait preuve d’un courage exceptionnel pour combattre l’injustice, mis leur talent au service de la mobilisation et fait progresser la cause des droits humains”. Pour Angélique Kidjo, ce prix va la “pousser à continuer à parler haut et fort des questions cruciales qui concernent les droits humains”. La musicienne, lauréate de plusieurs Grammy Awards (récompense américaine), a fui le Bénin dans les années 1980, “après des pressions exercées sur elle par le régime répressif, qui l’a contrainte à se produire contre son gré”, indique Amnesty International.
Les trois groupes militants africains sont ‘Y’en a marre’ (Sénégal), ‘Le Balai Citoyen’ (Burkina Faso) et ‘Lutte pour le changement’ (Lucha, République démocratique du Congo).
Le premier, groupe de rappeurs et de journalistes, a notamment encouragé les jeunes, en janvier 2011, à s’inscrire sur les listes électorales et à exercer leur droit à la liberté d’expression.
Le Balai Citoyen, fondé en 2013 par deux musiciens, dénonce plusieurs problèmes, “de l’accaparement de terres aux coupures d’électricité”. Le rappeur Smockey, alias Serge Bambara, fondateur du mouvement, se dit “honoré de recevoir cette distinction”.
Lucha, créé en 2012, se consacre aux questions sociales, aux droits humains et à la protection des civils contre les groupes armés. Actuellement, au moins neuf personnes liées à Lucha sont incarcérées, signale Amnesty. Leurs actions et manifestations seraient systématiquement réprimées par les forces de sécurité.
La remise des prix aura lieu le 28 mai à Dakar (Sénégal). Le prix annuel de l’Ambassadeur de la conscience est remis depuis 2003 et a déjà récompensé notamment U2 (2005), Nelson Mandela (2006) ou Aung San Suu Kyi (2009).

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04 mai 2016 - 02h50