Air Cocaïne : il existe un "risque sérieux" de fuite de Naudin

Le procureur général de la République dominicaine a estimé mardi qu’il existait un “risque sérieux” de fuite de Christophe Naudin, quelques heures avant la comparution de ce Français extradé d’Egypte vers l’île des Caraïbes devant un juge pour son implication supposée dans l’affaire Air Cocaïne. “J’espère que les tribunaux comprennent bien qu’il existe un risque sérieux de fuite, M. Naudin ne peut pas obtenir une mise en liberté” sous caution, a déclaré le procureur général dominicain Francisco Dominguez.
“Il existe des menaces sérieuses qui, s’il venait à obtenir sa liberté, pourraient (être mises à exécution), à travers des mécanismes ou des manoeuvres comme celles qui ont été utilisés avec les deux pilotes”, a-t-il ajouté en référence à un tweet du député européen Aymeric Chauprade promettant de se “battre pour sortir Christophe Naudin de la République dominicaine”.
Depuis son extradition d’Egypte, dans la nuit de jeudi à vendredi, M. Naudin est détenu dans le Palais de justice de Saint-Domingue.
D’éventuelles mesures préventives à son encontre seront examinées lors de l’audience prévue mardi.
Samedi, le procureur dominicain avait déjà réclamé des “mesures coercitives”, pouvant aller d’une libération sous caution, avec obligation de se présenter régulièrement devant un juge, à un placement en détention provisoire pour une durée allant de trois mois à un an.
Le parquet doit présenter les charges retenues contre le Français, avant l’audience préliminaire qui déterminera s’il existe suffisamment d’éléments pour un procès.
La République dominicaine avait émis un mandat d’arrêt fin novembre contre M. Naudin, criminologue et spécialiste de la sûreté aérienne, pour sa participation à l’évasion des pilotes français Pascal Fauret et Bruno Odos, condamnés à 20 ans de prison pour trafic de drogue.
Les deux pilotes avaient été arrêtés en mars 2013 par les autorités dominicaines, aux commandes d’un avion de location chargé de valises contenant 680 kg de cocaïne.
Anciens militaires reconvertis dans l’aviation d’affaires, ils ont toujours clamé leur innocence et ont fui vers la France le 28 octobre, alors qu’ils attendaient l’examen de leur appel.
Leur condamnation a été confirmée en appel le 11 février par la justice dominicaine.
Un autre mandat d’arrêt, également émis fin novembre par la République dominicaine, vise deux autres Français : Aymeric Chauprade et Pierre Malinowski, alors assistant parlementaire de M. Chauprade et de l’ancien président du Front national (extrême droite) Jean-Marie Le Pen, pour leur implication présumée dans l’évasion des pilotes.

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08 mars 2016 - 23h55