Formation bruxelloise : pas encore de signal clair sur une possible coalition

Un peu plus de dix jours après l’issue du scrutin régional, la discrétion reste toujours de mise sur les négociations pour former une majorité en Région bruxelloise.

Celle-ci est censée réunir une majorité entre formations francophones et une autre de formations représentées dans le groupe linguistique néerlandophone. Du côté francophone, au-delà du rapprochement opéré entre le MR et les Engagés, rien ne semble encore avoir évolué. Ecolo et Défi sont sortis affaiblis des élections et ne sont pas partants pour entrer dans une majorité, une option qui ne serait, pour le reste, envisageable que dans une configuration à quatre partis s’ils devaient en être.

Les regards se tournent dès lors davantage vers le PS, mais celui-ci a fait le choix de l’opposition en tout cas au Fédéral et en Wallonie et n’est guère pressé d’entrer dans un gouvernement bruxellois aux perspectives budgétaires trop fortement parfumées d’austérité. Quant au PTB, le MR n’en veut pas. Le chef de file du MR Bruxellois a achevé jeudi un premier tour d’auditions consacré exclusivement à une mise à plat de la situation budgétaire. Jeudi après-midi, il a entendu le directeur de l’agence régionale de la dette, Serge Dupont.

La photographie que les interlocuteurs du chef de file libéral ont établie fait apparaître que la dette directe de la Région est passée de 3,4 milliards en 2018 à 10,4 milliards en 2023 et qu’elle devrait atteindre 11,5 milliards d’euros à la fin de l’année. Le déficit budgétaire atteint 1,32 milliard en 2024. La charge d’intérêts de la dette est passée de 124 milllions en 2018 à 328 millions d’euros. A politique inchangée, celle-ci devrait dépasser les 800 millions d’euros à l’horizon 2029.

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Côté néerlandophone, c’est l’entrée dans la majorité de la Team Fouad Ahidar, deuxième du scrutin avec 3 sièges – derrière Groen et ses 4 sièges-, qui reste, en l’état, plutôt hypothétique, d’autant que le MR, vainqueur, côté francophone a émis son veto, comme le N-VA (2 sièges), côté néerlandophone. Fouad Ahidar, membre de Vooruit depuis de nombreuses années, et démissionnaire de celle-ci en décembre dernier, a obtenu trois sièges, avec sa nouvelle liste dont les autres élus sont inconnus du bataillon politique, ce qui ne rassure guère. Mais l’ex-socialiste flamand, toujours en relations tendues avec ses ex-coreligionnaires politiques, est incontournable pour toute coalition accordant un siège gouvernemental à chaque parti néerlandophone partenaire (trois). Tous en ont conscience. Toutes les autres formules passent par une équation à quatre non garantie d’un siège gouvernemental pour chacun.

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Jeudi, la cheffe de file de Groen, Elke Van den Brandt, qui mène les échanges au sein du groupe néerlandophone, a seulement concédé qu’elle discutait “avec tout le monde”. Fouad Ahidar et Sven Gatz (Open Vld) ont tous deux confirmé avoir eu des contacts avec Mme Van den Brandt mercredi. Pour Fouad Ahidar, la conversation s’est bien déroulée, “mais la pression sur elle est très forte”. Ans Persoons (Vooruit.brussels) et Benjamin Dalle (CD&V), qui étaient en mission à l’étranger en début de semaine en tant que secrétaire d’État bruxelloise et ministre flamand, devaient s’entretenir avec Mme Van den Brandt jeudi. Cieltje Van Achter (N-VA) a indiqué qu’elle n’avait pas encore reçu d’invitation jeudi après-midi.

Belga