La création de la future école bruxelloise des métiers de la sécurité pose question dans l’opposition
L’École régionale des métiers de la sécurité doit voir le jour d’ici l’été 2019 à Haren mais en coulisses, certains s’interrogent sur la manière dont cette école est mise en place, indique ce jeudi Le Soir.
Le projet de centre de formation aux métiers de la sécurité, porté par le ministre-président de la Région de Bruxelles-Capitale Rudi Vervoort (PS), va bientôt voir le jour mais suscite quelques interrogations politiques. Cette École régionale des métiers de la sécurité (ou ERMS) doit voir le jour d’ici l’été 2019 à Haren dans les locaux de l’immeuble Blue Star. Quelques salles de classe ouvriront l’an prochain avant l’installation de nouveaux aménagements pratiques d’ici 2023. Ce complexe de 2,5 hectares accueillera à terme, sous un même projet, l’École régionale et intercommunale de police (Erip), l’École du feu, l’Institut de formation en aide médicale d’urgence de la Région de Bruxelles-Capitale (Ifamu) et l’École régionale d’administration publique (Erap). L’objectif de ce centre qui sera nommé à terme Brusafe, sera surtout de former des agents qui auront une bonne connaissance du terrain bruxellois.
Le projet est mené par Bruxelles Prévention & Sécurité (BPS), lui-même sous la tutelle de Rudi Vervoort. C’est donc le ministre-président qui doit permettre à ce projet Brusafe d’être mis en place, pour un budget de 25 millions d’euros. Mais selon Le Soir, qui révèle l’information ce jeudi, la future ASBL régionale n’a toujours pas de reconnaissance légale puisque la modification de l’ordonnance nécessaire a été approuvée par le gouvernement bruxellois le 19 juin dernier. Or, le Conseil d’État doit encore rendre son avis sur cette ordonnance avant le vote du parlement bruxellois.
“BPS est juge et partie dans ce montage”
Le quotidien Le Soir explique toutefois que des subsides ont déjà été accordés pour la future création de ce centre. L’Erip a ainsi reçu 3,13 millions d’euros pour des investissements destinés au projet Brusafe. Une décision qui interpelle notamment un chef de corps d’une zone de police, un commissaire réviseur de l’Erip ainsi que des politiques. “On a acheté un bâtiment, d’accord, c’est très bien, mais comment [Brusafe] va fonctionner, qu’est-ce qu’on va faire exactement, combien d’argent va être mis là-dedans ? On n’en sait rien”, s’interroge notamment Bernard Clerfayt (DéFI). “BPS est à la fois juge et partie dans ce montage : BPS alloue les subsides et vérifie les justificatifs”, estime pour sa part Vincent De Wolf (MR).
Jamil Aroud, directeur de Bruxelles Prévention & Sécurité (BPS) et désigné pilote du projet Brusafe, estime pour sa part que ce montage est légal et nécessaire et que l’Erip sera le principal bénéficiaire de la future école. “La transparence est assurée dès lors qu’il s’agit d’une enveloppe distincte et dont la comptabilité n’est pas mélangée à celle de l’Erip. Par ailleurs, le réviseur aux comptes y veille”, défend pour sa part le cabinet de Rudi Vervoort.
Gr.I. – Photo : illustration Belga