Charlotte Martin, infectiologue au CHU Saint-Pierre: “Tous les lits Covid sont occupés, nous n’avons plus de place”

Avec la vague Omicron, le personnel manque et le nombre de personnes aux soins intensifs augmente au CHU Saint-Pierre. C’est ce que remarque l’infectiologue Charlotte Martin, invitée dans l’émission « +d’Actu » sur BX1.

On a deux unités fermées, ce qui correspond à un gros nombre de lits. Les quatre unités Covid et les soins intensifs Covid sont remplis” annonce Charlotte Martin, infectiologue au CHU Saint-Pierre. L’autre moitié des lits en soins intensifs doit pour l’instant être réservée à des patients non-Covid. Ces services essayent toujours d’accueillir les patients pour les opérations, mais l’hôpital s’apprête à en reporter dans les jours à venir avec l’arrivée du variant Omicron. L’infectiologue rappelle que dans ces soins intensifs, il y a une grande majorité de patients non vaccinés pour les 30-55 ans. “Nous n’avons quasi pas de patients en soins intensifs ayant eu une 3ᵉ dose” ajoute-t-elle.

“Le Booster protège”

En plus des hôpitaux saturés et du manque de personnel, Charlotte Martin insiste sur la nécessité d’une 3ème dose: “si les gens n’ont pas de 3ème dose, il y a un risque pour certains d’entre eux de se retrouver à l’hôpital et on ne pourra malheureusement pas leur garantir des soins optimaux.”

“Ne plus prioriser les malades du Covid aux soins intensifs, c’est un bon tournant”

Si les hôpitaux sont à saturation, les malades Covid ne seront plus prioritaires. C’est en tout cas une idée sur la table au service public fédéral de la santé. Pour Charlotte Martin, cette solution permet de laisser de la marge de manœuvre aux hôpitaux pour la gestion de leurs propres lits. “Ça a été utile à un moment de découverte de la pandémie et d’afflux énormes de patients d’avoir une gestion plus centralisée. Mais après avoir vécu quelques vagues, c’est bien de pouvoir décider” indique l’infectiologue qui veut faire remarquer que ce qu’il se passe dans une région, n’est pas la même chose dans une autre, de même à l’intérieur des villes. “Déclarer qu’il faut 50% de lits libres pour des cas Covid dans un hôpital où il n’y a pas nécessairement de demande, ça peut être inadéquat” rajoute la cheffe de clinique. “Il faut se rendre compte que c’est notre travail au quotidien de choisir qui on va mettre ou non aux soins intensifs, qui on va transférer etc., même avant le Covidconclue-t-elle.

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Charlotte Martin

Anaïs Corbin/ Interview réalisée par Fabrice Grosfilley

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11 janvier 2022 - 18h55
Modifié le 11 janvier 2022 - 18h55