Grève de la faim : le monde de la culture clame “pas en notre nom” au fédéral
Des professionnels belges de la culture interpellent, dans une carte blanche, le gouvernement belge afin que celui-ci apporte une réponse “intelligible et cohérente” aux sans-papiers en grève de la faim à Bruxelles.
“Nous, travailleuses et travailleurs belges de la culture, ambassadeurs de notre pays et de nos communautés à travers le monde, nous refusons de représenter une Belgique qui par son immobilisme et son silence, permet des situations qui aboutissent à la mort sociale et aux dépérissements d’êtres humains“, écrivent-ils notamment.
► Lire aussi | Grève de la faim et de la soif : “La santé physique et mentale des grévistes se détériore”
“Comment pourrions-nous continuer de parler du monde sur une scène, de faire sens, de divertir ou de créer du lien social et citoyen, alors qu’au cœur de notre pays des personnes se battent avec la seule arme qui leur restent, leur propre vie ? Comment pourrions-nous encore continuer de dire que nous sommes des artistes et des techniciens belges ? Comment être fier de ce que nous sommes ? Comment ne pas avoir honte de notre pays et de la violence informe qu’il peut produire lorsqu’il s’agit de régulariser des personnes que le droit ignore ?”, poursuivent les signataires.
► Lire aussi | Grève de la faim et de la soif : le PS, le PTB, Ecolo et Groen demandent à De Croo d’intervenir
“Nous demandons avec force, avant que le drame s’ajoute au drame, que notre gouvernement prenne la mesure de son impassibilité administrative. Nous exigeons qu’une réponse intelligible et cohérente soit donnée par celles et ceux qui décident à celles et ceux qui ont engagé et risqué leur vie. D’ici là, nous, artistes et travailleurs de la culture, qui portons des spectacles et des œuvres à l’étranger, refusons d’être les représentants de notre pays et déclarons que ce qui se fait dans le silence volontaire d’une politique inhumaine ne se fait pas en notre nom”, concluent-ils.
Avec Belga – Photo : Belga/Laurie Dieffembacq