« Un péage urbain à Bruxelles une solution d’avenir ? »
Le député bruxellois MR Boris Dilliès a organisé le 20 juin dans l’enceinte du Parlement bruxellois un colloque sur le péage urbain à Bruxelles. Le péage urbain, qui revêt de nombreuses formes, tend à rendre payant l’accès du centre d’une ville pour en limiter la congestion et/ou la pollution atmosphérique. Des villes comme Londres, Stockholm ou Milan ont déjà un péage urbain, mais à Bruxelles, rien de tout cela, même si le principe est au centre des discussions sur la mobilité depuis plusieurs années. D’ailleurs le plan stratégique de la mobilité de la Région bruxelloise, IRIS 2 prend en compte des mesures fiscales pour rationaliser les comportements en matière de mobilité. « La Région », peut-on y lire dans sa version vulgarisée, « prospecte des mécanismes visant à rationaliser l’usage de la voiture, tels que la tarification intelligente qui charge l’utilisateur en fonction de l’usage réel de son véhicule (tarification au kilomètre, péage urbain) ».
Le bureau d’étude Stratec, présent au colloque en la personne de Hugues Duchâteau, avait déjà préconisé un péage urbain pour Bruxelles dans une étude de 2014. Le principe était de faire payer les véhicules de moins de 3,5 tonnes de 06h00 à 10h00 pour un montant d’environ 3 euros par jour. Le système coûterait, selon Stratec, sur la base de cette tarification, 47 millions d’euros par an, mais en rapporterait 323 millions. A réaffecter dans les transports publics (compétence régionale) mais aussi dans les chemins de fer (plutôt compliqué, puisque c’est une compétence fédérale).
Une option qui avait été fermement rejetée en janvier 2014 par le chef de groupe MR à la Région bruxelloise, Vincent de Wolf.
BECI qui représente les entreprises bruxelloises ne veut pas d’un péage urbain, une taxe qui s’ajouterait aux autre taxes. Beci préconise plutôt une « taxe kilométrique intelligente » qui remplacerait la taxe de mise en circulation et la taxe de circulation. « Intelligente » car modulée en fonction de l’usage du véhicule. Cette mesure taxerait donc l’utilisation de la voiture, et non plus sa possession. Pour BECI, cette taxe doit obligatoirement s’accompagner d’un budget mobilité pour les travailleurs, de parkings de dissuasion, des transports publics performants et de nouveaux comportements de travail.
Enfin Isabelle Pauthier de l’ARAU, l’Atelier de Recherche et d’Action urbaines qui représentait également d’autres associations environnementales, s’est prononcée pour un péage urbain à Bruxelles. Pour l’ARAU, la pollution atmosphérique et sonore est trop élevée ; les transports publics de surface sont englués dans les embouteillages et la vitesse commerciale diminue. Et les impacts économiques sont énormes.
(Photo embouteillage : Belga)