Mobilité des entreprises : les formations BECI, entre créativité et obligations

C’est quasi devenu un lieu commun, Bruxelles est de plus en plus congestionnée par le trafic automobile. Avec son lot de nuisances et bien évidemment un certain coût, pour ne pas dire un coût certain pour l’économie. A tel point, que selon une enquête de 2015 réalisée par BECI, la Chambre de Commerce et Union des Entreprises de Bruxelles, plus de la moitié des entreprises « réfléchissent » à la possibilité de quitter la région pour ce motif. Employés en retard, stress, difficultés pour le transport de produits, perte de temps, même en dehors des heures de pointe : la liste est longue !

Mais au-delà du constat, les entreprises sont elles-mêmes actrices d’une bonne ou d’une mauvaise mobilité. Pour sensibiliser les responsables, la même BECI organise très régulièrement des formations ciblées. Ce 30 juin, Il y est question de conseils et de propositions pour améliorer sa mobilité, mais aussi des obligations que doivent désormais remplir à Bruxelles les acteurs économiques et en particulier les entreprises de plus de 100 personnes.

Ces dernières doivent établir tous les trois ans, un diagnostic des conditions de mobilité de ses employés et rédiger ensuite un PDE, un plan de déplacements d’entreprises. Ce plan doit évidemment privilégier les modes de déplacement plus doux comme la marche ou le vélo, ou encore les transports en commun et être une véritable alternative à voiture.  Il détaille également ce que veut réellement réaliser l’entreprise pour faciliter les déplacements de ses employés. Ce peut-être l’installation d’un parking à vélos, ou même de douches pour le personnel.

Nouvelle obligation : l’entreprise qui possède un parc d’au moins dix véhicules d’entreprise doit proposer à ses employés un incitant pour se déplacer autrement. Cela peut-être un abonnement Villo, un abonnement STIB , ou encore la mise à  disposition d’un vélo d’entreprise ; de manière à faire baisser le montant affecté à la voiture et à augmenter celui attribué aux autres moyens de transport. Bien pensées, ces mesures devraient rester fiscalement neutres pour l’entreprise.

Autre obligation, l’entreprise doit indiquer sur son site internet, les divers modes de déplacement possibles pour atteindre son ou ses sites. En privilégiant une fois encore les modes durables. Il ne suffit donc pas d’annoncer qu’il y a….un parking pour voitures à disposition !

Par ailleurs, le budget mobilité est à nouveau à l’ordre du jour. Il s’agirait de convertir le véhicule de société en argent. Mais pour les partenaires sociaux, il faut aller beaucoup plus loin et proposer un vrai budget mobilité, orienté vers les autres modes,  tout en s’assurant une fois de plus, que cela « tienne la route » fiscalement pour l’entreprise.

(Photos : Belga)